La froideur glaçante d’un petit ami violent

Il est des affaires de justice desquelles on ressort ébahi devant autant de déni, de violences et de froideur. Un jeune homme de 23 ans comparaît pour violences volontaires sur sa compagne de l’époque. Le 12 octobre 2014, en sortant de soirée, une dispute éclate. Il la jette alors contre un mur et lui assène un coup de poing qui lui éclatera la mâchoire.

Résultat : plusieurs opérations pour fracture et une victime choquée et visiblement encore très marquée par les faits : timide, elle a les larmes aux yeux et le regard triste.

Lui n’a même pas un regard pour elle et lève les yeux au ciel dès que l’expression ’violences conjugales’ est prononcée. Il explique les coups par trop d’alcool et de l’énervement. Pour la procureur, nous sommes typiquement dans un cas de violences conjugales : « La victime présente tous les symptômes et les comportements d’une victime. Elle a dû déménager, quitter son travail et sa région pour se dégager de son emprise. La perte d’appétit, la perte de poids, la peur qui se lit, nous sommes dans un mécanisme de violences conjugales », assène-t-elle.

Elle évoque des violences régulières et requiert contre lui huit mois de prison avec sursis et l’obligation d’effectuer un stage de sensibilisation. L’affaire a été mise en délibéré. Lui ne s’excusera pas : « Je me suis déjà excusée donc pas la peine de recommencer. Il n’y a eu qu’un seul coup. C’est un mauvais coup, je me suis emporté c’est tout ». Glaçant.

Adélaïde HASLE