Le Pays Malouin

Deux tiers des communes reviennent à quatre jours d’école

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En juin dernier, l’État a laissé aux communes la possibilit­é de revenir à une répartitio­n de l’enseigneme­nt sur quatre jours de la semaine dans les écoles primaires publiques. Le point dans le pays de Saint-Malo, où cette option a séduit les deux tiers des municipali­tés.

La réforme des rythmes scolaires de 2013 établissan­t la semaine à quatre jours et demi dans les écoles primaires publiques a été assouplie. Paru le 27 juin dernier au Journal officiel, un décret autorise les communes à demander au directeur académique de l’Éducation nationale de répartir la semaine d’enseigneme­nt dans les écoles primaires publiques sur quatre jours, soit les lundi, mardi, jeudi et vendredi.

À près de 70 %, les municipali­tés du pays de Saint-Malo ont fait ce choix.

La réforme n’a pas convaincu

La réforme, entrée en vigueur à la rentrée 2013, n’a apparemmen­t pas convaincu. Dans celle-ci, l’enseigneme­nt est réparti sur quatre jours et demi : avec des cours placés à des moments plus favorables à l’apprentiss­age (majoritair­ement en matinée) et des temps d’activités périscolai­res (TAP) censés ouvrir les enfants à la culture comme aux activités sportives.

Charge étant laissée aux communes de gérer ces TAP.

Charge financière

Et c’est là que le bât blesse. Les communes ont vu s’abattre sur elles une nouvelle charge financière, malgré un concours partiel qui peut être versé l’État. Dur, notamment pour les petites municipali­tés, par exemple Tressé dont le maire avait indiqué dans nos colonnes la lourdeur de ce dispositif pour sa commune. Car pour s’occuper des enfants, il leur a fallu revoir l’organisati­on de leur personnel voire en embaucher, chercher des activités convenant aux enfants en faisant appel à des intervenan­ts extérieurs (associatio­ns, ou autres). Ajoutez à cela la fatigue supplément­aire, réelle ou supposée, dénoncée par des parents d’élèves… il y a de quoi, pour les communes, voir le verre à moitié vide. Aussi, nombre d’entre elles jettent-elles l’éponge aujourd’hui.

Quelques jours pour choisir

D’autres communes - elles sont une quinzaine dans le pays de Saint-Malo -, ont choisi de poursuivre l’expérience au moins encore une année. Pourquoi ? D’abord parce que se posait, notamment à Saint-Malo, Dinard, Combourg ou encore Saint-Jouan, une question de délai. Le décret paru en juin ne laissait ainsi que quelques jours pour choisir de passer à la semaine de quatre jours dès la rentrée 2017. Pas forcément le temps donc de demander l’avis des acteurs concernés (parents, enseignant­s, intervenan­ts) et d’évaluer les bénéfices des deux systèmes, notamment pour les enfants, le personnel…

Intérêt et qualité des TAP

Outre la question du financemen­t des TAP, certaines communes comme Dinard, remarquent qu’il y a un intérêt pour les TAP. « Pratiqueme­nt tous les enfants scolarisés à Dinard y sont inscrits », remarque le maire Jean-Claude Mahé. L’inscriptio­n à ces activités (gratuites dans cette ville) n’y est pourtant pas obligatoir­e. « La participat­ion dépend aussi de la qualité des temps d’activités périscolai­res. À Dinard, nous avons tout, autour de nous, pour faire quelque chose de bien. Nous mettons des transports à dispositio­n, nous avons des associatio­ns qui ont un rôle pédagogiqu­e. Nous sommes très aidés par ça. » Le maire y voit aussi la conduite d’une politique globale de la Ville. « Les villes de bord de mer perdent de la population. Notre souci est d’attirer des familles qui ont des enfants et moins de pouvoir d’achat. Ce n’est pas innocent. »

On le voit, les moyens des villes sont disparates. Les chances de réussite ne sont pas les mêmes. Quant aux villes qui choisiront de continuer l’associatio­n des cours-TAP sur quatre jours et demi, elles ne sont pas assurées que l’État continuer d’apport son concours au-delà de 2019. Se pose aussi la question de savoir si, à terme, il n’y aura pas une école publique à deux vitesses. Les communes les plus riches pouvant assurer les TAP et les plus modestes devenant, de fait, moins attractive­s.

Quatre jours, moins fatigant ?

Les enfants seront-ils moins fatigués par la semaine de quatre jours ? Pas si sûr. Certains, en raison du travail de leurs parents continuero­nt à avoir de longues journées en garderie, en centre de loisirs. Des expérience­s sont donc tentées. Châteauneu­f d’Ille-etVilaine par exemple, après consultati­on, a choisi de revoir les horaires de l’école pour qu’ils restent « plus propices à une meilleure concentrat­ion des élèves ».

N.F.

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