Le Pays Malouin

Il « pique » son ami avec un couteau : 8 mois de prison

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La fête a tourné court entre deux amis, mardi 15 août à Dol-de-Bretagne. Le premier blessant légèrement l’autre au couteau avant de le poursuivre jusque dans un bar. Le tribunal de Saint-Malo a condamné l’agresseur à 12 mois de prison, dont quatre avec sursis.

« Il faut savoir fidéliser sa clientèle si l’on veut durer dans le métier », considère Anthony Meignan, qui tient depuis trois ans le bar-tabac Le Chateaubri­and, à Dol-de-Bretagne. S’il s’y montre aimable, le patron de bar est aussi intolérant à la moindre incivilité, « question de survie économique pour les bars qui doivent avoir bonne réputation ». D’où sa réaction immédiate lors de l’incident qui s’est déroulé chez lui mardi 15 août.

Une dispute débutée place Toullier

Ce jour-là, en toute fin d’après-midi, deux hommes alcoolisés arrivent à Dol et s’arrêtent place Toullier, où une dispute éclate entre eux. Le premier de cette paire d’amis est originaire de Miniac-Morvan, le second vient d’Écosse. Dans la journée, ils ont poursuivi une virée commencée deux jours plus tôt en se rendant à Saint-Malo et chez des amis.

« Piqué » par un couteau de boucher

Au cours de leur dispute, le Français « a piqué » son ami « au niveau de l’épaule », informe le substitut du procureur Ronan Le Clerc. Cette blessure légère vaudra « trois points de suture et deux jours d’ITT » au compère écossais. S’enfuyant, ce dernier remonte la Grande rue jusqu’au bar-tabac Le Chateaubri­and, où il se réfugie. Son agresseur, bien décidé à en découdre, l’y rejoint quelques minutes plus tard. Il est repoussé par le patron du bar. « Avant de redescendr­e la Grande rue, il m’a montré le couteau de boucher qu’il avait sur lui », raconte Anthony Meignan qui rapporte n’avoir pas voulu « le voir partir comme ça, de peur qu’il fasse d’autres victimes en ville ». Le commerçant l’a alors rattrapé près de la mairie où il a réussi à l’immobilise­r avec l’aide d’un passant. Le maire de Dol Denis Rapinel, qui passait par là, a aussi participé à contenir l’agresseur jusqu’à l’arrivée des gendarmes.

Réconcilié­s à l’hôpital

Entre-temps, l’ami écossais avait été pris en charge par les sapeurs-pompiers qui l’ont conduit aux urgences, où son agresseur n’a pas tardé à le rejoindre. « Arrivés à l’hôpital de Saint-Malo, les deux protagonis­tes se sont réconcilié­s et se sont fait des bisous », raconte le maire Denis Rapinel, un brin étonné, voire amusé, par leur attitude. La victime n’a pas voulu déposer plainte.

« Typique du dossier d’assises »

Poursuivi par le parquet pour faits de violence avec arme sur la voie publique, l’agresseur - qui a reconnu les faits - a comparu devant le tribunal de SaintMalo. Ces faits, même si leurs conséquenc­es sont aujourd’hui bénignes, représente­nt « la configurat­ion typique du dossier d’assises », souligne Ronan Le Clerc. « C’est le procès de l’alcool, de la bêtise et de l’addiction. » Le prévenu a été condamné à douze mois de prison dont quatre avec sursis et mise à l’épreuve de deux ans. Outre l’obligation de soins et de travail, il lui est interdit de fréquenter les débits de boissons et de détenir une arme durant les deux prochaines années.

Nancy FAUCON avec Jean-François TEXIER correspond­ant local

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