EDF ne veut plus payer autant
Cette opération ’extraction, décantation et épandage’ a coûté 1,5M €. 80% ont été financés par EDF (1) dont l’usine marémotrice est considérée comme étant à l’origine de l’envasement de l’estuaire.
Mais « 80 %, ce n’est pas à la hauteur de nos responsabilités », indique Antoine Malafosse, directeur de plusieurs sites d’exploitation hydraulique. Pas question donc, pour EDF, d’injecter les mêmes montants pour les autres vidages du piège à sédiments qui doivent suivre. D’autant plus, souligne Antoine Malafosse que, « depuis 2012, l’exploitation de l’usine est déficitaire de plusieurs millions d’euros car l’ouverture à la concurrence a divisé le prix du mégawatt/heure par deux ». Pour lui, comme pour Coeur, l’État et l’Europe doivent étudier un complément de rémunération pour cette énergie marine renouvelable bien moins lotie que l’éolien ou le photovoltaïque.
On peut d’ailleurs se demander si EDF voudrait continuer encore longtemps l’exploitation d’un site aussi déficitaire. « Nous sommes concessionnaires jusqu’en 2043 mais la question se posera certainement si le prix reste aussi bas », indique Antoine Malafosse.
En attendant quid des prochaines opérations Lyvet ? « Nous avons l’autorisation de l’État mais pas les financements », résume Gildas Cheny, directeur de coeur Émeraude. Or, une nouvelle extraction (90.000 m3 cette fois-ci) était demandée dès cette année dans la foulée de l’opération précédente. « Coeur Émeraude attend des réponses de la préfecture de Région qui travaille sur un plan de financement », ajoute Didier Giffrain, vice-président, chargé de ce dossier. Un sacré accroc dans le projet d’un plan « pérenne » de gestion des sédiments de la Rance. (1) Le Conseil régional contribue à hauteur de 100.000€. Les collectivités des bords de Rance participent pour 15 %.