Le Pays Malouin

L’incroyable histoire de la chevalière perdue

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C’est une histoire incroyable qui a mené, jeudi 7 septembre, les Américains Dwight et Charles Epperson jusqu’à la mairie de Pleurtuit, pour y recevoir la médaille de la Ville au nom de leur père.

Il faut repartir en août 1944, à la veille de la libération de Pleurtuit par les Américains. Deux soldats américains, le capitaine Don K. Sanders et le lieutenant Elbert Epperson, vont inscrire leur destinée dans la ville de Pleurtuit.

L’un décède, l’autre est blessé

Le capitaine Sanders sera tué par la contre-attaque des Allemands, victime d’un tir direct par un canon d’assaut, sous les yeux de son ami le lieutenant Epperson. Blessé par des éclats d’obus, ce dernier est d’abord amené dans une infirmerie improvisée dans la maison qui servit à la fois de P.C et de centre de soins au bataillon. Cette maison, située rue de la Crochais, sera nommée le « Purple Heart Hotel » en référence à la Purple Heart Medal accordée aux personnes blessées ou tuées au service de l’armée américaine depuis le 5 avril 1917. Elle fut bombardée deux fois et le lieutenant Epperson y sera blessé une seconde fois. Elle abritait alors 147 blessés Américains et des Allemands.

Chevalière perdue…

Plus tard, le lieutenant Epperson est emmené vers une antenne d’urgence de la Ville Aubé, en direction de Tréméreuc. En chemin, il perdit sans doute sa chevalière de WestPoint. Le corps du capitaine Sanders restera quant à lui dans la cour de l’école jusqu’au 12 août, date de la libération de Pleurtuit.

Et retrouvée après 42 ans

En août 1986, Jeanine et Serge Bréhal, habitants de Pleurtuit, trouvent dans leur champ, à proximité de leurs carottes, une chevalière. Ils vont dès lors tout faire pour retrouver le propriétai­re de cet anneau. Chose faite, ils l’ont remis le 14 août 1988 au lieutenant Epperson, lors d’un repas. Coïncidenc­e, à peu près au même moment, dans la cour de l’ancienne école publique de filles, une plaque de soldat est retrouvée. Il s’agit de celle du capitaine Sanders. « C’était comme trouver une aiguille dans une botte de foin, c’est incroyable », s’étonnait encore Jeanine Bréhal lors de la récente remise de médaille, pour laquelle tous les acteurs de cette histoire se sont retrouvés à la mairie de Pleurtuit, très émus.

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