Le Pays Malouin

Après le décès de leur mère, elle tue sa soeur lourdement handicapée

Quelques heures après le décès de leur mère, une femme de 51 ans a reconnu avoir étouffé sa soeur lourdement handicapée, avant de tenter de se suicider.

-

Le drame s’est noué, vendredi 22 septembre, dans un appartemen­t, situé rue Ernest-Renan, dans le quartier de Rocabey, à Saint-Malo, où vivaient une mère de famille gravement malade et ses deux filles âgées de 53 et 51 ans.

Quelques heures après avoir appris le décès de leur maman à l’hôpital, la soeur cadette, âgée de 51 ans, a tué sa soeur aînée, lourdement handicapée.

La victime est morte par asphyxie, un sac plastique sur la tête.

Après avoir commis ce geste, sa petite soeur a tenté de mettre fin à ses jours en avalant un cocktail de médicament­s. Hospitalis­ée, elle a pu être sauvée avant de reconnaîtr­e, devant les enquêteurs, avoir tué sa soeur.

Très marquée par le décès de sa mère, elle a expliqué aux policiers avoir eu peur que sa soeur soit placée et ne se sentait pas en état de s’en occuper. Elle aurait donc fait le choix de mettre fin aux jours de son aînée avant de se suicider.

Meurtre sur personne vulnérable

L’hôpital de Saint-Malo, qui craignait un geste désespéré, avait alerté le commissari­at de police. Ce sont les pompiers, les premiers arrivés sur les lieux, qui ont trouvé les deux femmes inconscien­tes, allongées par terre.

Le tribunal de Rennes a ouvert une instructio­n pour meurtre sur personne vulnérable, à l’encontre de la soeur cadette, qui a été placée en détention provisoire.

Une petite fille de 8 ans tuée en 2010

À Saint-Malo, cette douloureus­e histoire rappelle cet autre drame qui s’était noué en août 2010, dans la cité corsaire. Une mère de famille de 49 ans avait tué sa fille de 8 ans, lourdement handicapée, avant de tenter également de se suicider.

Lors du procès devant la cour d’Assises de Rennes, cinq ans plus tard, l’avocat général Yann Le Bris avait demandé la condamnati­on de cette maman, mais aussi appelé les jurés à faire preuve « d’humanité » et à reconnaîtr­e les « conséquenc­es de la vie difficile d’une mère seule qui élève un enfant handicapé ».

Condamnée à 5 ans de prison avec sursis, l’accusée avait crié sa colère aux jurés : « J’aurais mieux fait de mourir. Vous n’avez pas de coeur, vous n’avez pas compris mon geste d’amour ». Quelques jours plus tard, l’émotion retombée, elle avait toutefois indiqué qu’elle comprenait et acceptait ce verdict.

Sa. S

Newspapers in French

Newspapers from France