Il sous-traite avec son fils, on croit au travail dissimulé
L’électricien du Minihic sur Rance, aujourd’hui retraité, ne comprend pas bien ce qu’il fait à la barre du tribunal de SaintMalo :
« J’ai toujours été honnête, c’est la première fois en 62 ans de vie que je vais au tribunal ! »
On lui reproche d’avoir employé son fils sans l’avoir déclaré. C’est un contrôle comptable de l’URSAFF qui a mis au jour des factures au nom de ce dernier et la prise en charge de ses repas.
Le fils était lui aussi déclaré comme électricien, mais autoentrepreneur. L’explication du père est simple : « J’ai voulu l’aider à se lancer, alors je l’ai pris comme sous-traitant. »
Une sous-traitance facturée à 32 € de l’heure. Le père achetait le matériel pour son fils et lui prêtait le fourgon paternel et de gros outils, voilà l’unique faveur consentie par le prévenu. « C’est un faux travail indépendant, et il n’y a pas de contrat de sous-traitance » estime le procureur de la République, face à l’homme qui explique méconnaître les obligations légales. « On se fixait 40 heures par mois pour que j’aie un peu de trésorerie pour commencer » dit le fils.
« Mon client a fait ça pour aider son fils, pour lui mettre le pied à l’étrier » explique l’avocat du prévenu. « D’ailleurs, ça a réussi, aujourd’hui il a lancé sa société ! »
Une réussite doublée d’un soulagement : le père a finalement été relaxé par le tribunal.