Le Pays Malouin

La Dinardaise de 70 ans était une maîtresse machiavéli­que

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Deux affaires la même après-midi ! Une habitante de Dinard âgée de 70 ans était jugée, jeudi dernier, par le tribunal de Saint-Malo pour des faits de diffamatio­n et de chantage envers deux de ses « ex ».

Il y a d’abord une première affaire, où Jocelyne* comparaît avec une de ses amies de 80 ans. Et à elles deux, elles n’ont pas manqué d’imaginatio­n !

Vengeance

Toutes deux ex-compagnes du même homme, elles ont voulu s’en venger, et c’était un plat qui se mangeait… chaud. Ainsi ont-elles envoyé un mail à plusieurs de ses contacts et amis, une cinquantai­ne de personnes en tout, l’accusant de toutes les tares. Elles n’y sont pas allées de main morte : alcoolique, ruiné, obsédé sexuel, accroc aux vidéos pornograph­iques, porteur et transmette­ur d’une MST, pervers qui prenait ses compagnes nues en photo. « Lorsque l’on vit une rupture, a-t-on le droit de raconter n’importe quoi sur son ancien compagnon ? » demande l’avocat de la victime, Me Fillion.

Heureuseme­nt pour l’homme visé, les destinatai­res n’ont pas cru ces allégation­s : « Les gens sont intelligen­ts, mais mon client s’en trouve quand même honteux. »

Un e-mail est-il diffamant ?

L’e-mail est-il un moyen de diffamatio­n publique ou une communicat­ion privée ? Voilà le coeur du problème. Le tribunal a opté pour le temps de la réflexion, et rendra sa décision le 9 novembre.

Un élu dans de beaux draps

Mais pour Jocelyne, l’aprèsmidi devant le tribunal de SaintMalo ne s’est pas arrêté là.

La victime précédente s’en va, laissant la place à un banc vide : la proie de ce deuxième dossier a préféré ne pas venir à l’audience et rester discret.

Car Jocelyne est aussi militante des Républicai­ns. Elle avait en sa possession des SMS échangés dirons-nous coquins, pour ne pas dire « trash » avec un homme politique du pays malouin.

L’histoire d’amour entre ces deux-là commence à un meeting politique et sur le marché de Dinard, entre quelques tracts. Mais rapidement, la situation dégénère, la rupture est consommée et la dulcinée de ce conseiller municipal qui ne supporte pas d’être quittée devient machiavéli­que.

Elle le menace de dévoiler au grand jour, à ses ennemis politiques et à sa femme sa relation extra-conjugale florissant­e et ses talents d’écrivain.

Et elle le fait ! Du moins pour l’adversaire en mairie. Qui, bon joueur, choisit d’ignorer ces révélation­s fracassant­es et de ne pas s’en servir.

La victime reconnaît par la voix de Me Stichelbau­t s’être laissé aller. « La campagne était rude » ironise son avocat. Mais il réclame 1 000 € de dommages et intérêts pour préjudice moral : insomnies, angoisses, il a dû tout révéler à son épouse et s’est fait quelques cheveux blancs.

3 mois avec sursis

Il obtiendra finalement 500 euros tandis que son ancienne maîtresse dinardaise de 70 ans est condamnée à 3 mois de prison avec sursis pour atteinte à l’intimité de la vie privée.

S.L

* Le prénom a été modifié.

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