Le Pays Malouin

Les élus inquiets mais déterminés

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Le maire de Saint-Malo, Claude Renoult et le président de la Région Bretagne, Loïg Chesnay, ont fait part de leurs inquiétude­s quant à l’avenir du site malouin de l’Ecole nationale supérieure maritime (ENSM). Mais ils s’affichent aussi unis et déterminés pour que l’Hydro reste à SaintMalo.

Tout est parti d’un tweet du maire de Saint-Malo, la semaine dernière. Claude Renoult y exprimait son « inquiétude » après une rencontre avec le ministre Nicolas Hulot, à propos de l’avenir de l’Ecole Nationale Supérieure Maritime (ENSM) de Saint-Malo.

Ce n’est pas nouveau, l’Hydro est régulièrem­ent sur la sellette depuis une douzaine d’années. A chaque fois pour les mêmes raisons : l’Etat souhaite diminuer le nombre de sites [il y en a quatre : Le Havre, Marseille, Nantes et Saint-Malo - Ndlr] pour faire des économies. Sachant que les plus menacées sont les antennes de Nantes et Saint-Malo.

La dernière alerte en date remontait à fin 2016, quand le président de l’ENSM avait envoyé un courrier aux autorités publiques bretonnes pour leur signaler que les locaux du site malouin n’étaient plus adaptés pour y dispenser un enseigneme­nt de qualité.

Les collectivi­tés avaient alors réagi très rapidement, en lançant le projet d’une nouvelle école. « Que ce soit la Ville, l’Agglo et la Région, nous avons enclenché un processus pour montrer notre bonne volonté. La Ville et l’Agglo ont délibéré pour mettre à dispositio­n un terrain à proximité de l’IUT et du lycée maritime. L’Agglo a voté une subvention de 800 000 euros. La Ville a déclaré que le produit de la vente des locaux actuels [estimé à 5 millions d’euros selon la Ville - Ndlr] serait mis à dispositio­n du projet. Et la Région a très vite indiqué qu’elle assurerait la maîtrise d’ouvrage du chantier », a rappelé Claude Renoult jeudi dernier à l’occasion du passage à Saint-Malo du président de la Région, Loïg Chesnay.

Une convention a ensuite été préparée pour finaliser le financemen­t de la future école. Estimé à environ 15 millions d’euros, l’idée était de répartir cette somme en trois parts sensibleme­nt égales entre Ville/ Agglo, la Région et l’Etat.

Jusqu’ici, tout le monde a donné son accord, sauf l’Etat. Et entretemps, la Cour des comptes a pondu un rapport, qui ne semble pas du tout favorable au maintien de quatre sites pour l’ENSM. « D’où mon inquiétude après mon entretien avec Nicolas Hulot car je pense que des décisions importante­s vont être prises sur ce sujet par le gouverneme­nt prochainem­ent », explique le maire de Saint-Malo.

Du coup, les Bretons rappellent l’Etat à son bon souvenir : « La Bretagne a une histoire maritime que personne ne peut nier », souligne Loïg Chesnay, qui ajoute : « Si décision il y a, il faut qu’elle soit prise après discussion avec les collectivi­tés ».

Une question de sous ?

Claude Renoult et Loïc Chesnay estiment aussi que la question de la propriété de l’Hydro - l’Etat et la Ville de Saint-Malo la revendiqua­nt - est secondaire. En fait, le vrai problème serait encore une fois une question de sous. L’Etat, qui cherche à faire des économies partout, n’aurait peut-être pas envie de participer à la constructi­on d’une nouvelle école.

Face à cette éventualit­é, le maire de Saint-Malo répond que l’Etat a largement contribué à la constructi­on de la nouvelle école du Havre [environ 10 millions sur un total de près de 30 millions d’euros]. La ville dont le Premier Ministre était le maire. Il serait donc très mal vu à Saint-Malo, et en Bretagne, que le gouverneme­nt ne fasse pas le même effort qu’en Normandie…

N.E.

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