Le Pays Malouin

Jean-Michel Brunet, l’âme de la boxe malouine

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Dans le monde de la boxe française, certaines villes se sont taillées une réputation. Marseille, Calais, Saint-Nazaire… et Saint-Malo. La cité corsaire rayonne dans le noble art depuis l’entre deux guerres. Cette réussite doit beaucoup à la présence d’entraîneur­s exceptionn­els, comme Jacques Dugénie dans les années 70 - 80. Aujourd’hui, c’est sur Jean-Michel Brunet que repose cet édifice. Entretien.

Sa réussite, le Central Ring Malouin la doit à des entraîneur­s hors du commun. Comme vous, qui avez été nommé meilleur entraîneur de France 2015 - 2016. Il n’y a pourtant pas eu de cérémonie…

Ce qui m’importe, moi, c’est d’être reconnu pas des gens de terrain, par mes pairs. Les honneurs, ce n’est pas mon truc. Je suis par contre très touché quand on demande d’être le parrain du forum des sports, car ça vient de gens qui ont un vrai dévouement.

Qu’est-ce qui fait un bon entraîneur ou un bon prévôt pour reprendre le jargon de la boxe ?

C’est celui qui arrive à transcende­r des gamins et à leur apporter des repères qu’ils garderont toute leur vie. Ce qui me plaît, c’est d’être dans l’humain, dans un sport hyper dur, où on demande énormément. Pour cela, il faut être exemplaire et juste. Si tu ne l’es pas, tu ne peux pas être cohérent vis à vis de tes athlètes. La réussite d’un club, ce sont ses boxeurs profession­nels ?

Il y a une vitrine, la boxe profession­nelle. Mais il ne faut surtout pas négliger les autres facettes, la boxe loisirs et éducative, où c’est là que tu formes les futurs champions. Aujourd’hui, je m’occupe de tous les élèves, avec mes adjoints, Dylan Vidament, Mitch Laurent, Antoine Leroy et Guillaume Turcas. Des garçons que j’ai tous eus comme athlètes.

Quel est ton parcours ?

Je suis prévôt d’état, et diplômé en boxe anglaise mais aussi dans toutes les discipline­s pied poing. En tant que boxeur, j’ai eu la chance de faire partie de l’équipe de France et j’ai goûté à toutes les discipline­s de la boxe. A haut niveau, il faut se spécialise­r. Mais avant, il me semble qu’on a le droit de s’ouvrir à tout. Tout est bon si on y prend du plaisir. Et on appartient à personne. Je ne crois pas à la stérilité d’un coach unique. Il faut rester humble. Des fois, j’apprends en regardant les enfants boxer.

Comment es-tu arrivé à Saint-Malo ?

Je suis Auvergnat. Un jour, en 1994, on a tout vendu. Avec ma femme et mes deux filles, qui avaient 10 et 5 ans, on est parti au Mexique. On voulait monter un tour operator. Sauf qu’au bout de 15 jours, la révolation zapatiste du Chiapas a éclaté. On a fini par repartir en France. Notre retour coincidait avec la communion de ma fille aînée. Sa marraine travaillai­t chez Phytomer. Elle nous a dit en rigolant : « Si je vous trouve une maison à Saint Malo, est ce que vous venez ? » On a dit banco. Et trois mois après, on achetait une maison à Saint-Méloir-des-Ondes.

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