Guy La Chambre, celui qui ne voulait pas de la fusion

Guy La Chambre, députémaire de Saint-Malo, artisan de la reconstruction de l’Intra-Muros, sera un adversaire acharné de la fusion…

Guy La Chambre fut le maire de Saint-Malo de 1947 à 1965. Artisan de la reconstruction de l’Intra-Muros après la guerre, il fut farouchement opposé à la fusion. N’hésitant pas à annoncer que si telle devait avoir lieu, le système électoral donnerait la majorité à Saint-Malo…

La ville de Saint-Malo, qui avait été à reconstruire, avait rapporté pendant quinze ans beaucoup d’argent au conseil municipal grâce à une taxe locale qui s’appliquait sur tout ce qui était fait et fabriqué à l’intérieur de la cité. Saint-Malo touchait quinze fois plus d’argent que Saint-Servan, vingt fois plus que Paramé.

Il ne se représentera pas

La fin de ce dernier mandat fut éprouvante, toutefois, pour celui qui fut sous-secrétaire d’État à la Guerre en 1933 et ministre. Il est âgé de 66 ans, en août 1964, quand il annonce publiquement au Fort National, à l’occasion d’une cérémonie à la mémoire des otages malouins pendant la guerre, qu’il ne sera pas candidat aux élections municipales de Saint-Malo à venir, en 1965.

C’est un de ses proches, Maurice Callame, qui va lui sucéder.

Pourquoi l’homme de la reconstruction d’Intra-Muros est-il contre la fusion des trois villes, telle qu’elle se profile ? Parce que « l’effort fiscal demandé à Saint-Malo serait certainement accru alors que celui des deux autres villes serait diminué ». Autrement dit, pour celui qui fut aussi maire de Saint-Servan de 1932 à 1940, les Malouins feraient les frais de la fusion et auraient plus à perdre qu’à gagner.

L’histoire a retenu aussi qu’il en voulait beaucoup aux Servannais de l’avoir renvoyé de leur mairie ; il alla même jusqu’à changer le nom de l’Union sportive de Saint-Malo, l’USSM, jusqu’alors dénommée Union Sportive servanaise et malouine, menaçant de ne plus subventionner le club. C’est dire !