Le Pays Malouin

Tiphaine Delarue, équithérap­eute

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De sa passion pour le cheval, la Jouannaise Tiphaine Delarue, ergothérap­eute, a choisi d’en faire un partenaire thérapeuti­que pour prodiguer du bien à ses patients. Un métier encore peu connu et reconnu dont les résultats sont pourtant bien réels. Nous l’avons rencontré, où elle exerce, aux écuries du Moulin à la Gouesnière.

Installée depuis cet été dans la maison de sa grand-mère à Saint Jouan des Guérets, c’est un retour aux sources pour Tiphaine Delarue, 29 ans, native de Paris, mais d’attaches familiales bretonnes et plus particuliè­rement du pays malouin.

Ergothérap­eute diplômée d’état, cette souriante jeune femme, cheveux châtains courts et yeux noisette a choisi de faire du bien aux autres. Dans le cadre de sa profession, elle va faire « des ateliers avec le cheval, en 2012 à Caen. Je me suis aperçu que les résultats étaient meilleurs au niveau de la prise en charge des patients, résultats qu’on n’obtenait pas avec des années de kiné ».

D’accord, depuis son plus jeune âge elle voue une passion aux chevaux, mais cette expérience sera un marqueur pour sa carrière profession­nelle. Elle décide de conjuguer son métier d’ergothérap­eute avec le cheval. Un an de formation en équithérap­ie à Paris, elle s’installe le 1er septembre en auto entre- prise à Saint Jouan, et propose un accompagne­ment et thérapie avec le cheval.

Le projet d’une structure

« C’est une relation très riche » que celle avec le cheval, « on a vu des enfants autistes qui ne communiqua­ient pas, dirent leurs premiers mots aux chevaux. »

En partenaria­t avec deux centres équestres, La Gousnière, où s’est tenu notre rendez-vous, et Taden, « je loue les chevaux, le manège et j’apporte mon propre matériel pour les séances. » Pour l’instant, car dans sa ligne de mire, Tiphaine a le projet d’acheter ses propres chevaux et mettre en place sa structure « cela me permettra de développer des créneaux horaires de travail supplément­aire. »

La douceur des chevaux

Les chevaux, sont « à la fois très impression­nants et très doux. Et curieuseme­nt, la première fois, les enfants sont rarement impression­nés. » Elle parle de douceur des chevaux, de ceux qu’elle a sélectionn­és en fonction de leur tempéramen­t pour travailler l’équithérap­ie. Car tous les chevaux ne font pas l’affaire, « certains sont un peu mordeurs ou trop vifs. »

Pour les autres, elle commence par une désensibil­isation aux objets, « comme par exemple le fauteuil roulant d’une personne handicapée, une canne pour les aveugles que le cheval assimilera à un bâton ou une cravache. »

La première fois, « quand nous allons au pré avec le patient, je fais attention au cheval qui s’en approche. » Car, de cette première avance pourra se former un futur couple patient/cheval. « Pour un enfant hyperactif, il faut par nature un cheval très calme. »

Un traitement encore peu connu

Si l’équithérap­ie peut s’adresser à un large public, « d’une personne en burnout ou en mal-être, d’un enfant en difficulté scolaire, d’une personne en situation de handicap…, » cette profession, même si elle a des diplômes obtenus en institut de formation, n’est pas encore reconnue.

Pourtant « il y a quelques médecins qui prescriven­t, mais c’est un traitement encore peu connu de leur part. L’équithérap­ie existe pourtant depuis très longtemps » , et pour preuve, Tiphaine cite le manuel « L’équitation », du philosophe grec Xénophon.

De notre correspond­ant local G érard Simonin

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