Le sentier contourne restaurant et parking…
Au niveau des rochers sculptés, le sentier littoral fait un coude, doit contourner la guérite payante des rochers sculptés, et le restaurant du Bénétin. L’affaire dure depuis de très nombreuses années, opposant toujours les Amis des Chemins de Ronde aux propriétaires.
Tout aurait pu prendre une autre tournure, en 2008 : en juillet, un violent incendie ravage le restaurant le Bénétin, situé sur la falaise de Rothéneuf, au dessus des rochers sculptés. « Pour reconstruire, la Ville de Saint-Malo conditionne l’obtention du nouveau permis de construire à la cession d’une bande de 145 m2, pour rétablir la servitude de passage. Malheureusement, la chose n’a jamais été signée par le propriétaire des lieux ; et le restaurant a pourtant été reconstruit », expose Patrice Bauché, le secrétaire général des Amis des Chemins de Ronde 35.
De grosses pierres ont bientôt été mises au ras du restaurant.
Le restaurant est depuis 2005 la propriété de Roland Beaumanoir, fondateur et président-directeur général du groupe Beaumanoir (marques Bonobo, Bréal, Cache-Cache, Morgan, Scottage, La City) qui compte 13 000 salariés à travers le monde. Et dont le siège social est… à Saint-Malo.
Au ras de la guérite des rochers et du restaurant, un vaste portail a été installé, suppléant les gros rocs apposés. Comme si décidément, il n’était guère question d’imaginer y passer…
« Une propriété commerciale »
Interrogé sur les raisons de sa résistance, Roland Beaumanoir ne démord pas : « C’est tout simplement la loi. On ne traverse pas une propriété privée commerciale : cette parcelle-là échappe à la loi du littoral. C’est dans la Constitution, je suis dans la loi », martèle-t-il.
Il précise par ailleurs « qu’il a pensé à tous en installant des poubelles et des toilettes, qui sont accessibles en demandant la clé au Bénétin ou aux Rochers sculptés ».
En 2015, la Ville a entériné une autre solution : contourner. Au dessus du parking lié au restaurant, un défrichage a été opéré, un double mur et une clôture installés, « aux frais de la ville » d’après le secrétaire général des ACR35, afin que le sentier longe le parking du restaurant par le haut.
Tache d’huile…
« Un propriétaire, non loin de là a décidé que tant que le sentier ne passait pas aux Rochers, il n’y aurait pas de raison que ça passe chez lui non plus ; alors le sentier est coupé par deux fois autour des rochers sculptés », déplore Patrice Bauché, le secrétaire général des Amis des Chemins de Ronde 35. C’est là que l’association a prévu de se retrouver pour marquer le coup et ses 50 ans samedi.