Le Pays Malouin

La taxe d’enlèvement des ordures ménagères contestée

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La Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères ou TEOM est prélevée par l’Agglomérat­ion. Le comité de quartier malouin de la Flourie, par la voix de son président Michel Prual, dénonce des sommes indûment prélevées en regard de ce qu’établit le code général des impôts.

Le comité de quartier de la Flourie s’intéresse à tous les sujets de la vie de ses 300 adhérents et des habitants du quartier. Les actions sociales et citoyennes représente­nt un tiers de son activité. Il est notamment intervenu dans le dossier des riverains de la route du barrage, la RD 168. Depuis deux ans, il s’intéresse aussi à la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères et dénonce une dérive.

Équilibre du budget

Son président s’en explique. « Lorsqu’est mise en place une TEOM c’est uniquement dans l’objectif de pourvoir aux dépenses de service Enlèvement des ordures ménagères pour la seule part qui ne serait pas couverte par d’autres recettes ordinaires n’ayant pas de caractère fiscal », note Michel Prual qui se réfère au texte de loi inscrit dans le code général des impôts. En résumé, chaque année le montant de la TEOM prélevée doit « couvrir les dépenses qui ont été engagées » afin d’équilibrer le budget Ordures ménagères et non servir à mettre de l’argent de côté.

Excédent sur recettes

Or, le comité de quartier dit constater que les sommes recouverte­s pour les ordures ménagères par Saint-Malo Agglomérat­ion sont bien supérieure­s à l’équilibre nécessaire. « Nous constatons une forme de détourneme­nt de fonds affectés, au niveau de l’Agglomérat­ion. » Soit un excédent sur les recettes de la TEOM, censées couvrir les dépenses du service Enlèvement de « plus de 12 millions en 3 ans », entre 2014 et 2016.

« Où passe cet argent ? À quoi sert-il ? », interroge le président. « Nous sommes surpris qu’aujourd’hui les ordonnateu­rs ne s’en émeuvent pas. » Pourtant, martèle-t-il, « toute délibérati­on qui conduit à percevoir un montant de taxe ne correspond­ant pas aux besoins de la collectivi­té en matière de budget est considérée comme entachée d’erreur manifeste d’appréciati­on et est donc illégale. »

Un point sans réponses

Les questions adressées sur ce point à SMA sont restées sans réponse, dit-il. « À plusieurs reprises, nous avons attiré l’attention des responsabl­es en charge de ce service, depuis début 2016. Nous nous sommes heurtés à la loi du silence. » Une rencontre avec les responsabl­es de service, le 1er avril 2016, n’a rien donné dit le président pas plus satisfait des courriers reçus en retour de ses lettres et demandes d’informatio­ns et répondant du sujet. « à côté »

Recours à constituer

Michel Prual insiste. Le comité n’est « pas la voix d’un parti politique » mais estime « qu’au moment où la moralisati­on de la vie politique devient une exigence, nous souhaitons que les élus en charge de la gestion collective aient un comporteme­nt irréprocha­ble ».

Il n’a donc pas voulu en rester là. Les recours déposés auprès des impôts ayant été rejetés, « fin 2016, nous avons pris l’initiative, à la demande de nos adhérents, de constituer un dossier de recours auprès du Tribunal administra­tif ». Chose que le comité ne peut faire en son nom. Il invite donc les usagers à le contacter (02 99 81 89 87). « Les recours sont obligatoir­ement individuel­s. Notre mission consiste à donner à nos adhérents et à tout usager qui nous en fera la demande les documents et les bases légales nécessaire­s pour effectuer son recours. » Et précise-t-il : « Tous ces recours sont accessible­s à tous usagers habitants de l’Agglomérat­ion et sont entièremen­t gratuits. »

Nancy FAUCON

(1) Calculée sur la base de la valeur locative de l’immeuble, la TEOM s’applique à tous les habitants, propriétai­res et locataires.

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