À 10 ans, Paul Ewen réalise sa 4e collecte pour le Téléthon
Quatre-vingt, c’est le nombre de personnes qui se sont présentées à la salle de l’espace Malouas pour les sélections du célèbre jeu animé par Nagui sur France 2, Tout le monde veut prendre sa place.
Accueillis par Grégory, le sélectionneur et animateur de cette journée, pas de temps mort pour les participants des deux groupes de 40 personnes, un le matin, l’autre l’aprèsmidi. La machine est bien huilée. C’est cadencé, rythmé. Du premier groupe du matin après une première présélection, huit seront retenus, quatre femmes et quatre hommes, dont trois Combourgeois. Les malchanceux quittent la salle. Pour autres, aucun répit, c’est reparti, séances photo, questionnaire détaillé, « précisez si vous avez déjà participé à des jeux télé, votre profession, si vous pouvez disposer d’un hébergement à Paris ou en Île-de-France, raconter six anecdotes, communiquez trois numéros de téléphone, assurez-vous d’avoir absolument de la disponibilité,… »
Thomas Bourgeault, employé à la mairie, s’avance, se présente, « c’est donc à vous que l’on doit la mise à disposition de la salle » questionne rapidement Grégory ? Il acquiesce. « Elle est parfaitement adaptée, nous y reviendrons sûrement. Car après les grandes villes, il nous paraît maintenant intéressant de faire les sélections en province. Cela permet aussi de mettre en lumière des petites villes. »
Pour les sélectionnés, les tournages s’effectueront dans prochaines semaines, et les diffusions à l’antenne à partir midécembre.
Depuis quatre ans, le jeune Plesderois Paul Ewen s’investit chaque année pour récolter des fonds. Il sera cette année en direct sur le plateau de France 2 pour la journée du Téléthon. S’il a commencé par la vente de citrouilles, il nourrit aujourd’hui d’autres projets et vous attend le samedi 18 novembre sur son stand à partir de 10 h, sur la place de l’Église de Plesder.
Paul Ewen Seignoux a dix ans. Ce remuant petit bonhomme aux yeux bleus est fier de montrer sa carte d’accréditation d’organisateur du Téléthon 2017. Ce n’est pourtant pas sa première accréditation.
En 2014, alors qu’il voulait donner le contenu de sa tirelire pour venir en aide aux enfants malades, suite à une participation à une journée caritative, Jean-Paul, le papa, lui dit non. Le petit Paul Ewen ne baisse pas les bras pour autant. Dans le potager familial poussent les citrouilles qu’il a semées avec son papa. Et il a une idée : si on les vendait pour donner de l’argent au Téléthon ? Une démarche que ses parents, devant sa motivation, approuvent pleinement. Seulement pour récolter des fonds pour le Téléthon, il faut être accrédité. Sur le stand du bateau du Téléthon à la Route du rhum, « je parle de mon idée. ». C’est accepté. Sa première vente rapportera 70 €. « Paul Ewen était un peu tiraillé par l’achat d’une console ou remettre cet argent au Téléthon, mais, une promesse est une promesse, » lui rappelle Marie Anne, sa maman. Il appellera le 36 37 et annoncera sa promesse de don.
Le plus jeune de France
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Sa rencontre avec Léo, ambassadeur d’un Téléthon, a conforté Paul Ewen dans sa volonté de continuer. Et à la question des organisateurs lui demandant s’il continuerait son action, il répond sans hésiter « oui. » En 2015, il sera le plus jeune de France a signé un contrat d’organisateur de manifestations. La vente de citrouilles rapportera 220 €, auxquels s’ajouteront 300 € de dons des anciens combattants. Le liquide, transformé en un mandat qui s’ajoutera aux chèques, sera apporté à la réunion du Téléthon pour la remontée des fonds à La Chapelle-Chaussée. C’est une première pour la petite cité de caractère qui va accueillir pour la première fois, durant deux jours, la coupe de France de football de
Pour l’édition 2016, des courges longues, en réponse à la demande du public, sont venues compléter les confitures de mamie Marie, les noix et châtaignes de mamie Jeanine, sur les stands que Paul Ewen tient les semaines qui précèdent le Téléthon. Résultat, un don de 680 €.
En direct sur France 2
C’est à Noyal-sur-Vilaine que Paul Ewen a signé son contrat pour son accréditation 2017. Devant sa persévérance, la coordination 35 du Téléthon, qui propose chaque année quatre projets au niveau national, va le mettre sur les rangs. Et son organisation, baptisée aujourd’hui « Citrouille et Cie », retiendra l’attention. France 2 a débarqué le 31 octobre à Plesder pour un reportage. Le vendredi 8 décembre, Paul Ewen prendra la route avec ses parents pour Paris. Le soir sur le plateau de l’émission de télévision du Téléthon, il sera là, en direct. « C’est son choix, nous l’accompagnons parce qu’il a accepté seul de participer à l’émission. Nous ne l’obligeons à rien, si un jour il veut tout arrêter, nous le respectons », soulignent unanimement ses parents.
Un projet de concert avec Gad Zuckes en 2018
« L’année prochaine, je vais planter des courges spaghettis, tout le monde m’en demande », lance confiant Paul Ewen, en CM2 aux Champs-Géraux, qui une fois par semaine tape sur la caisse claire, le tom bass ou les cymbales d’une batterie. Des cours qu’il prend avec James, le batteur du groupe Gad Zuckes (Bobital l’Armor à Sons 2016, Le Pont du Rock 2017). Alors, pourquoi ne pas lui demander de faire, avec son groupe, un concert pour le Téléthon. « Il a dit qu’il allait m’aider », sourit Paul Ewen. « Nous verrons avec James une proposition d’une date en début d’année », ajoute Marie Anne, « mais cela ne pourra se faire qu’avec toutes les associations de Plesder pour nous soutenir. »
« Demain ce sera toute une commune »
Même la municipalité s’est investie cette année. Elle invite les communes environnantes et les populations à venir le samedi 18 novembre à partir de 10 h sur la place de l’Église, à la vente de ces cucurbitacées « afin de relever le défi », lance Evelyne Simon-Glory, maire de Plesder. « Il faut que Paul Ewen, cet enfant déterminé et obstiné puisse être fier de notre commune. Il a su mener à bout de bras et avec l’aide de sa famille son investissement pour le Téléthon. Nous devons, avec lui, aider à la recherche pour venir soulager et guérir toutes ces personnes atteintes de ces maladies rares. Car nous sommes tous concernés. Aujourd’hui, c’est toute une famille investie, demain ce sera toute une commune qui fera cause commune dans cette action menée par un enfant de 10 ans. »
De notre correspondant local Gérard SIMONIN