Le Pays Malouin

Karine Trupa, de la grande distributi­on à l’épicerie de village

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Voilà plus d’un an que Karine Trupa a rouvert les portes de l’épicerie et relais de poste fermé depuis huit mois dans le centre bourg de Lanhélin. Un pari risqué en 2016 qu’elle est en passe de gagner avec un optimisme contagieux.

Cette pétillante brune de 43 ans, cheveux courts, regard enjoué et sourire permanent, est une battante. Et connaît bien le métier, 17 ans cogérante mandataire à l’enseigne Casino et 2 ans en hypermarch­é de la marque Auchan. Mais là c’est une autre histoire, on est loin de la grande distributi­on. Alors, qu’est-ce qui a poussé Karine à s’installer à Lanhélin ? « Pendant 20 ans, on a fait 42 magasins sur toute la France. À 40 ans, je fais le bilan. Les enfants ? Pas vu beaucoup grandir. Alors, avec mon mari nous avons décidé de se recentrer, de se resocialis­er pour avoir une vie de famille. »

Une intégratio­n réussie

Aujourd’hui, les rayons du magasin sont pleins, le « facing » impeccable, l’étal des produits frais soigné, les congélateu­rs fournis, et la vitrine réfrigérée des produits à la coupe, bien achalandée, côtoie le dépôt de pain. Pas de doute, la main d’une profession­nelle est bien présente. « L’intégratio­n s’est bien faite, les Lanhélinoi­s jouent le jeu. Le magasin prend de l’ampleur, se développe. Je vais d’ailleurs rajouter 50 produits et continuer de développer, par exemple les produits locaux. Ici, on trouve tout le vital pour manger, et même plus. »

L’agence postale, une aubaine

Daniel, accueilli par un chaleureux « Alors, comment ça va aujourd’hui ? », se met à raconter la mésaventur­e de la perte de ses lunettes. Puis c’est Franck, « qui a connu le magasin tout minot », qui entre à son tour. « Les clients sont devenus des habitués » et le tutoiement « devenu familier ».À 11 h 10, Irène, la factrice dépose les colis et la sacoche de l’agence postale communale. Située au coeur du magasin, cette agence est une aubaine pour Karine, « financière­ment, ça me paye mon loyer. » Un appui qui lui permet « de casser l’image de commerce de village cher. Je n’exagère pas au niveau des prix, c’est mon objectif. J’ai même des produits moins chers que certaines grandes enseignes. » C’est vrai que les prix affichés sont corrects, et pour en arriver là, Karine s’approvisio­nne comme corner chez Casino (client indépendan­t qui peut profiter de la centrale d’achat de la marque).

Un vrai lieu de service

Cette dispositio­n « est un vrai plus pour moi, car avoir l’enseigne sur la façade du magasin coûte cher, environ 12 000 € par an. Une charge dont je n’ai pas besoin. D’autant que les prévisions de ma première année ont été tenues. » Aujourd’hui, Karine « peut se dégager un salaire ». Le magasin est devenu un vrai lieu de service, « l’hiver je m’occupe du courrier de Cobac Parc qui est fermé. J’ai enfin réussi à obtenir au bout de six mois le dépôt de bouteilles de gaz de deux marques. Et je viens d’investir dans un meuble froid pour les boissons fraîches. »

Et l’avenir ?

Avec un sourire radieux et son optimisme inébranlab­le, Karine répond « je vois une nouvelle clientèle, c’est un signe très encouragea­nt. Je suis persuadée que ça va marcher de mieux en mieux. » Et d’ajouter dans un éclat de rire, « je compte bien maintenant aller jusqu’à la retraite et fêter les 100 ans d’existence de la boutique sur la commune. »

De notre correspond­ant local Gérard SIMONIN

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