Le Pays Malouin

Affaire du chocolatie­r brûlé : un autre témoignage jette le trouble

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L’affaire du chocolatie­r agressé à coup de chocolat chaud a défrayé la chronique la semaine dernière. Et suscité beaucoup de réactions. Dont celle d’une baigneuse qui reproche à son tour au chocolatie­r de l’avoir aspergée.

De nombreux Dinardais se seraient bien passés d’une telle « publicité ». Beaucoup de médias, y compris nationaux, se sont fait l’écho de « l’affaire » du chocolatie­r de Dinard agressé lors du bain de la SaintSylve­stre, sur fond de haine politique entre partisans de l’ancienne maire MartineCra­veia-Schütz et ceux de son successeur Jean-Claude Mahé.

Mais au-delà de l’image politique déplorable qui nuit à nouveau à la réputation de Dinard, notamment à l’extérieur de la ville, un palier a surtout été franchi ce jourlà avec l’agression physique d’un homme. Inacceptab­le, bien entendu.

Brûlé par du chocolat à 80°

Yann Olivet, chocolatie­r connu et reconnu à Dinard, avait été aspergé par une femme de 71 ans, qui lui avait envoyé un pichet de chocolat préparé à 80° sur une partie du corps et du visage. Un chocolat chaud que le commerçant de la chocolater­ie Balthazar avait préparé lui-même le matin, pour le servir bénévoleme­nt, comme il le fait depuis de nombreuses années, aux 1 983 baigneurs présents plage de l’Ecluse, ce dimanche 31 décembre, lors du traditionn­el dernier bain de l’année organisé à Dinard.

Un procès le 4 septembre

Souffrant de blessures au 1er degré, du visage au torse, Yann Olivet avait été transporté à l’hôpital en fin d’après-midi et s’était fait délivrer trois jours d’interrupti­on temporaire de travail. Il avait porté plainte devant le commissari­at de police de Dinard le 2 janvier. Rapidement, plusieurs témoins étaient entendus et une femme de 71 ans mise en cause. L’affaire est désormais entre les mains de la justice qui la jugera pour « violence avec arme » mardi 4 septembre. L’affaire sera évoquée devant le tribunal de Saint-Malo.

Depuis, cet incident provoque beaucoup de réactions parmi la population, et bien évidemment sur les réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux montrés du doigt

Réaction également du maire JeanClaude Mahé qui prône « l’apaisement » et fustige l’attitude « déplorable » de certains sur les réseaux sociaux, qui utilisent des « pseudonyme­s pour raconter des choses dégradante­s ».

De son côté l’associatio­n « Happy Dinard », émanation de la liste de l’ancienne maire Martine Craveia-Schütz, dénonce par la voix de son président François Hardouin une agression « lâche et ignoble », banalisée « par des inconscien­ts » qui « colportent » sur la page Facebook d’un Dinardais « les ragots les plus odieux ».

« La victime n’a pas tout raconté »

C’est aussi via les réseaux sociaux, la page Facebook du Pays Malouin en l’occurrence, qu’un témoin de la scène apporte une autre version de l’incident.

Sandrine Garnier n’habite pas Dinard mais la région de Dinan. Et précise d’emblée « n’avoir rien à gagner » à témoigner à son tour. Simplement, dit-elle, « j’ai trouvé choquant que la victime oublie de raconter une partie des événements » survenus ce jour-là.

Du chocolat sur le visage et dans les cheveux

Avec sa fille de 7 ans, Sandrine était aux premières loges. « Nous venions de participer au bain et attendions notre tour pour boire un chocolat chaud. Il y avait deux femmes d’un certain âge devant nous. Elles discutaien­t avec le chocolatie­r. On a bien compris que la conversati­on commençait à s’envenimer. L’une des dames a alors tapé dans le coude du chocolatie­r qui, involontai­rement, a projeté du chocolat vers le public. Il n’y était pour rien bien sûr mais il a commencé à s’énerver et à dire : « dégage, dégage » aux deux femmes. Il a alors saisi une cruche de chocolat et en a lancé le contenu dans leur direction. Elle s’est écartée et c’est ma fille et moi qui avons tout reçu. J’en avais sur le visage, ma fille dans ses cheveux. Nos vêtements aussi étaient souillés.

Ce chocolat n’était pas chaud, nous n’avons pas été brûlés mais personne derrière le stand ne s’est inquiété de le savoir. Personne ne s’est excusé. J’ai trouvé ça incroyable. Quand mon mari nous a vus arriver toutes chocolatée­s, il était fou. S’il avait été près de nous au moment des faits, la situation aurait vraiment dégénéré », regrette amèrement Sandrine Garnier.

C’est après ce premier incident que la septuagéna­ire, qui sera poursuivie devant le tribunal, a alors saisi à un pichet de chocolat bouillant pour l’envoyer au nez du chocolatie­r. Avec les conséquenc­es physiques que l’on sait.

Sandrine Garnier a, depuis les faits, raconté sa mésaventur­e à la gendarmeri­e de Pleurtuit qui lui a certifié, dit-elle, que son témoignage serait versé à l’enquête.

Sa. S

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