Le Pays Malouin

La Brasserie du Sillon ne rouvrira pas avant le 1er juin

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Ce n’est pas la première fois, mais la Brasserie du Sillon a encore payé cher sa situation au plus près des vagues, le 2 janvier dernier. Etat des lieux, au lendemain de la seconde grosse marée de l’année.

« La Brasserie du Sillon a été ravagée à 60% début janvier », expose Christophe Leclerc, le patron des lieux. Difficile d’imaginer le spectacle laissé par les eaux, les 80 cm d’eau en sous-sol… Résultat en tout cas, l’établissem­ent situé au 3 chaussée du Sillon est fermé « pour sinistre », et ne devrait pas rouvrir de si tôt. Et même très tardivemen­t : pas avant le 1er juin.

Fermé cinq mois

« C’est la faute à pas de chance », raconte Christophe Leclerc. « On avait imaginé qu’on serait contraints de fermer un mois et demi. Ça se transforme en cinq mois. Le hic, c’est que les grandes marées vont se succéder et revenir très régulièrem­ent, dans les semaines et mois à venir. Aussi, entre deux marées, je n’aurai pas le temps de faire changer le vitrage. Il faut savoir que ce sont des baies vitrées très spécifique­s, des fenêtres spécialisé­es, et pour les faire fabriquer on est tributaire d’un délai incompress­ible. Le temps qu’elles arrivent et qu’on les pose ne suffira pas entre deux marées. Or, je ne vais pas prendre le risque de tout restaurer à l’intérieur tant que les vitres ne seront pas complèteme­nt sûres, évidemment ! Si bien que tout cela va nous mener fin mai, début juin. On espère rouvrir le 1 juin », confie-t-il.

Il garde ses 25 salariés

Situation complexe, pour l’employeur, qui y embauche 25 salariés. « J’ai pris l’option de garder mes salariés et de les payer, mais cela ne va pas être simple », témoigne-t-il. Redéployer ses salariés sur ses autres structures, dont la Table d’Henri ? « C’est difficile. Imaginez : la saison va reprendre et en avril, il faudra des équipes au plein ; au 1er juin, je n’aurais pas fait de recrutemen­ts, et obligé d’enlever ces salariés des restaurant­s où je les aurais mis en renfort ? Ce n’est pas une solution », expliquet-il.

Et il n’en est pas à son premier sinistre, en 22 ans qu’il est à son compte. Avec le pire, en 2008, La Brasserie « ravagée à 100%, avec deux baies vitrées qui ont explosé », raconte-t-il. En 2014, une fenêtre s’est fissurée et un peu d’eau est rentrée. Et janvier 2018, donc, le plein d’eau dans son restaurant à 8h du matin, le 2 janvier. Et d’après lui, « le vitrage de 2008 n’est plus assez fort pour la force des vagues et leur fréquence, aujourd’hui ».

Un contrat avec Météo France

Et pourtant, il a intégré les contrainte­s que tout cela génère à son quotidien. « Pour les assurances, je suis dans l’obligation d’avoir un contrat avec Météo France, qui m’alerte deux fois par jour, par mail, des contrainte­s météo. En cas d’alerte rouge, il faut renforcer les protection­s, se barricader, ça veut dire trouver un menuisier, rapidement, régulièrem­ent, parce que les planches s’abîment, d’une marée sur l’autre. On va d’ailleurs étudier un autre système, un système de pont levis avec une société privée, pour être plus efficace. Elle planche là dessus en ce moment », nous dit-il.

Pas de chance non plus, pour lui, de par sa situation au ras de la remontée et l’accès à la plage : « La Ville depuis quatre ans met de gros sacs de sable, c’est sans doute bien d’un côté, mais pour moi, le désavantag­e, c’est qu’ils empêchent l’eau de s’écouler, positionné­s au ras de mon restaurant, et de mes grilles d’évacuation. Je pense qu’il faudrait qu’on travaille à un vrai plan efficace et préventif tous autour d’une table, pour éviter de payer les pots cassés après chaque marée ! ».

Epargné la semaine dernière

Il n’était guère rassuré, et sur le pont, pour cette deuxième grosse marée de l’année, le week-end dernier. Heureuseme­nt, la nature a été clémente avec lui, cette fois-ci, même s’il avait ajouté jeudi une deuxième épaisseur de planches : « J’ai eu un peu d’eau à entrer, rien de très grave cette fois-ci »…

V.D. LE PAYS MALOUIN EN VADROUILLE.

Destinatio­n Bali. En octobre dernier, un groupe d’amis originaire du Pays de Saint-Malo est parti en séjour à Bali. Ils en sont revenus des images plein la tête : des somptueux sanctuaire­s aux rizières en passant par les volcans invincible­s ou encore les plages de sable fin, sans oublier les traditions séculaires de cette perle indonésien­ne. Des moments magiques qu’ils voulaient partager avec les lecteurs du Pays Malouin.

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