Un nouveau président aux prud’hommes
Une page se tourne au Conseil de prud’hommes de Saint-Malo. Mercredi 24 janvier, Béatrice Montay a mis fin à 15 années de mandats prud’homaux, dont huit passées à la présidence. Une passation de pouvoir, forcément teintée d’un brin d’émotion pour la directrice générale du groupe Guisnel (basé à Dol) qui a souligné les « très bons chiffres » des prud’hommes de SaintMalo.
Ici, il faut par exemple « 9,7 mois » pour traiter une affaire quand la moyenne nationale est de « 15 mois » . Quant au taux d’appel contre des décisions « souvent confirmées » , il est tout simplement « remarquable » selon Béatrice Montay. « Seulement 10 % en 2017 contre 60 % au niveau national » .
62 % des affaires traitées sur le ressort de Saint- Malo concernent le commerce. Et seules 0,5 % l’agriculture, secteur qui a le moins recours à cette juridiction.
Béatrice Montay a passé le relais de la présidence du collège employeurs à Véronique Choquet. Mais cette année, comme le veut l’alternance en vigueur, c’est le collège salariés qui présidera le conseil des prud’hommes de Saint-Malo. Collège présidé par Patrick Brault de la Cfdt.
Le nouveau conseil, fort de 40 membres, voit souffler un vent de nouveauté puisque 27 conseillers font leur entrée.
Patrick Brault a profité de sa prise de fonctions pour adresser « un salut amical à tous ceux qui s’en vont » et notamment à Georges Antilogus, figure prud’homale malouine, « qui a longtemps présidé ce conseil avec une très grande sagesse » .
Loi Travail : quelles conséquences ?
« 2018 verra naître de nouveaux litiges entre employeurs et employés » , avait auparavant souligné Béatrice Montay, faisant référence à la fameuse loi Travail. « Une loi bien moins défavorable aux salariés que les médias l’ont laissée entendre » .
Un point de vue que ne partage pas vraiment son successeur : « Les dernières ordonnances travail Macron/ Perricaud ne sont pas à la hauteur de nos attentes et c’est là un doux euphémisme » , pense pour sa part Patrick Brault. « Beaucoup trop de règles flexibilisent les relations sociales et facilitent les licenciements. Nous sommes particulièrement opposés au barème des indemnités prud’homales qui empêche de réparer un préjudice important subi par un salarié irrégulièrement licencié » .