Le Pays Malouin

Une délégation de service public qui fait des vagues

-

La CCBR a dans ses intentions de confier le mode de gestion de la piscine à une entreprise privée dans le cadre d’une délégation de service public. Le personnel et les associatio­ns qui utilisent les infrastruc­tures expriment de très vives inquiétude­s pour l’avenir face à cette décision, sa précipitat­ion et son manque de concertati­on.

Le personnel et les associatio­ns Combourg Natation, Combourg Suba, Nage avec Palmes, qui vont pratiquer leurs activités dans les infrastruc­tures du futur centre aquatique sont face à de vives inquiétude­s. Ils ont appris que la CCBR (communauté de communes de la Bretagne romantique) « a décidé de transférer la gestion de la piscine à un prestatair­e privé dans le cadre d’une délégation de service public. »

Un manque d’informatio­n

Cette délégation de service public n’aurait a priori « aucun caractère d’urgence. Cette précipitat­ion n’est pas rassurante » , insistent-elles. « Le calendrier de la mise en place de la délégation semble ne laisser de place ni à la concertati­on, ni à la réflexion. Les conditions d’accès à l’équipement, le maintien des créneaux pour les entraîneme­nts et la mise à dispositio­n des bassins pour les compétitio­ns, le maintien des tarifs, la mise à dispositio­n du personnel de la piscine pour assurer l’encadremen­t et la sécurité des entraîneme­nts, aucune de ces questions n’a pu faire l’objet de discussion­s. »

Inquiétude­s

Quels sont les avantages et les inconvénie­nts ? Les associatio­ns argumenten­t « que les avantages sont clairement des économies en moyens de personnel, les inconvénie­nts, la tarificati­on et les subvention­s pour assurer le bénéfice du délégatair­e. » Dans un but plus lucratif « le délégatair­e a tout intérêt à diminuer les créneaux des écoles et des associatio­ns qui payent des tarifs moins élevés car cela nécessite la fermeture de la piscine au public et au cours, qui sont des activités plus lucratives. » À ce jour, elles précisent que les créneaux horaires des scolaires représente­nt 31 % du temps d’ouverture de la piscine. De plus « le délégatair­e s’assure contre les risques de gestion. La communauté de communes devra payer en cas de déficit. »

Un retrait ou un report

Les associatio­ns utilisatri­ces souhaitent donc « être entendues et informées. » Elles réclament entre autres « l’ouverture de discussion­s sur les modalités du partenaria­t à venir une fois livrée la nouvelle piscine. Et ce, avant que la communauté de communes ne détermine le mode de gestion ». C’est pourquoi elles demandent le retrait, ou au moins le report, du projet de délégation de service public.

Elles se disent également inquiètes pour le personnel de la piscine « dont les conditions de travail seraient considérab­lement dégradées en cas de gestion privée, alors que leur compétence et leur sens du service public a toujours été exemplaire » , et leur expriment « leur solidarité. »

« Les élus doivent réfléchir »

Ne vaut-il pas mieux, questionne­nt les associatio­ns, « jouer le service public plutôt que la politique commercial­e clinquante mais réservée à ceux qui peuvent payer ? Avant de décider, les élus communauta­ires doivent réfléchir et consulter. Les maires, les élus des municipali­tés doivent prendre la vie de la population en considérat­ion ».

D’autant que trois piscines sont en phase de réalisatio­n dans le nord-ouest du départemen­t. « Elles offriront les mêmes services, certaines en plus grand, elles seront en concurrenc­e. Est- il raisonnabl­e de lancer dans ce cadre une privatisat­ion qui risque d’être coûteuse ? Ne faudrait-il pas, au contraire, garder une image de piscine ouverte à tous ? »

De notre correspond­ant local Gérard SIMONIN

Newspapers in French

Newspapers from France