Le Pays Malouin

Une grève pour davantage de moyens à l’EHPAD

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À l’appel national lancé par l’ensemble des syndicats, les salariés de l’EHPAD ont débrayé mardi 30 janvier de 10 h à 10 h 45 pour marquer leur soutien et leur adhésion aux revendicat­ions du personnel à bout de souffle des établissem­ents accueillan­t des personnes âgées et des services à domicile secteur public et secteur privé.

Roselyne Van Acker (déléguée Syndicale CFTC et secrétaire de la Délégation Unique du Personnel) reconnaît que, « c’est rare que la clinique se mobilise. Mais aujourd’hui nous constatons que plus ça va, moins il y a de moyens. Les personnels ne peuvent correcteme­nt accompagne­r leurs aînés, ils regrettent de ne pouvoir prendre du temps dans les soins au quotidien, 7 mn en moyenne pour une toilette au lieu des 40 mn appris en formation aide-soignant, se dépêchent pour la prise des repas, sans parler des couchers » .

Le manque de postes, de permanence le week-end, épuisement du personnel, moral en berne, manque de reconnaiss­ance, un constat qui revient de façon récurrente. Pourtant, on ressent de la part des agents un attachemen­t à leur métier qu’ils regrettent de ne pouvoir exer- cer dans de bonnes conditions auprès des résidents.

« Diminuer les moyens c’est prendre des risques »

Le président du comité d’administra­tion, Joël Le Besco, explique cette usure du personnel et des agents : « La dépendance des personnes augmente, cela demande du temps, c’est un service 24 h sur 24 h. Il ne faut pas que l’on diminue les moyens. »

Même si, deux postes ont été créés il y a un an, « les choses sont un peu moins dures, » admet Roselyne Van Acker, « mais cela est insuffisan­t. Le travail reste épuisant et difficile. Nous avons déjà beaucoup de mal à trouver du personnel pour ce métier, mais il est plus difficile encore de stabiliser les postes pourvus. Beaucoup ne tiennent pas le coup longtemps. » Pour autant, insiste Joël Le Besco «à un moment donné, l’organisati­on, si bonne soit-elle, ne peut plus répondre. Sur un plus long terme, on ne peut pas diminuer davantage les moyens sans prendre des risques. Dès que l’on arrive en tension, cela forcément se complique. »

Qualificat­ion et salaire décent

Roselyne Van Acker souhaitera­it voir plus de stabilité du personnel « parce qu’il est plus facile de prendre en charge les gens que l’on suit et que l’on connaît bien au fil du temps. » Joël Le Besco abonde dans ce sens, « le recours à l’intérim doit être très limité. Mais pour avoir du personnel qualifié et motivé, il faut les rémunérer correcteme­nt. Une personne qualifiée mérite un salaire décent. »

De notre correspond­ant local Gérard SIMONIN

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