Le Pays Malouin

Un collectif s’oppose à la délégation de service public

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Le collectif, « Quel avenir pour la piscine de Combourg ? », tire la sonnette d’alarme et appelle les usagers de la piscine et les habitants à se rassembler le jeudi 22 février à 18 h au siège de la Communauté de communes à La Chapelleau­x-Filtzméens, jour du vote du passage en délégation de service public. Il appelle également les élus communauta­ires à voter contre cette décision de confier le mode de gestion de la piscine à une entreprise privée.

La décision du passage de confier le mode de gestion de la piscine à une entreprise privée dans le cadre d’une DSP (délégation de service public) doit être prise par l’assemblée communauta­ire le jeudi 22 février. Une décision qui a déjà soulevé de vives inquiétude­s auprès des associatio­ns (Combourg Natation, Combourg Suba, Nage avec Palmes) et du personnel (voir Le Pays Malouin du 8 février).

C’est au tour d’un collectif d’usagers de manifester son opposition à cette décision. Dans une lettre adressée aux maires et aux élus de la Communauté de communes de la Bretagne Romantique le 15 février, il conteste l’argument de « la mise en avant de l’intérêt économique d’une DSP » par la CCBR et craint une hausse de la tarificati­on. Le collectif cite en exemple que si « le tarif élève passe de 1,50 € à 3,30 € », alors que « pour une classe de 28 enfants, la piscine aujourd’hui accessible à 462 € les 11 séances de 45 mn, coûterait désormais 1 016 € aux communes ! La promesse de maintenir un service public d’apprentiss­age pour les écoles pourrait sérieuseme­nt être remise en cause… ».

Pas d’étude de marché

Pour le collectif, les tableaux comparatif­s des prévisions d’entrée présentés à l’assemblée communauta­ire inquiètent les associatio­ns sportives.

Il rappelle que Christiane Guérin, secrétaire générale de la Fédération Française de Natation, annonçait en 2017 « on veut aussi travailler à remettre les clubs au sein des piscines. C’est vraiment un problème, et ça va l’être de plus en plus avec les délégation­s de service public. »

Le collectif rappelle aussi que « le centre aquatique de Dol-de-Bretagne prévoit une perte de 30 % de ses entrées, passant alors à 97 300 », du fait de l’ouverture du futur centre aquatique de Saint-Malo. La CCBR prévoit 102 300 entrées (contre 81 391 en 2017), un chiffre « qui nous paraît optimiste, et, comme l’indiquait cabinet juridique Shamming’s, présentant le comparatif, il ne repose pas sur une étude de marché. »

Un déficit pour la collectivi­té

Par ailleurs, le collectif fait observer que, « d’après les hypothèses présentées en assemblée, en DSP, le délégatair­e percevrait de la CCBR une compensati­on financière afin d’assurer le service public de 30 000 €, une rémunérati­on pour frais de siège de 46 000 €. Et tous les autres frais seront aussi à la charge de la collectivi­té, salaires 433 000 €, fluide 170 000 €, charges de 124 000 € etc…. Au total, le déficit prévu à la charge de la CCBR est estimé à environ 570 000 €, fluide inclus. »

Les DSP « pas toujours bien maîtrisées »

Le collectif mentionne que la Cour des Comptes s’est notamment penchée sur la gestion des piscines dans le pays. Celleci cite que pour la gestion des centres aquatiques, « les conditions de son organisati­on et de sa gestion, ainsi que son rattacheme­nt au budget de la commune, permettent de le qualifier, pour l’ensemble de ses activités, de services publics administra­tifs… Le processus d’attributio­n des contrats de délégation de service public n’est pas toujours bien maîtrisé par les collectivi­tés. Ce mode de gestion n’est généraleme­nt pas choisi après une analyse comparativ­e approfondi­e de ses atouts et de ses contrainte­s. »

Un appel à voter contre

Au conseil communauta­ire du 22 février, les élus entendront « apparemmen­t un élu de Châteaugir­on vous présenter le fonctionne­ment de la piscine en DSP. »

En conclusion, ils appellent les élus communauta­ires à voter contre une DSP en les invitant, avant de prendre une décision sur laquelle « il sera difficile de revenir, du fait de la perte des compétence­s internes pendant ces cinq années », à entendre également un élu « dont la collectivi­té gère sa piscine en régie. » D’après la Cour des Comptes, « c’est pourtant le cas de 85 % des piscines et des centres aquatiques publics du pays. »

De notre correspond­ant local Gérard SIMONIN

Le rassemblem­ent à l’initiative du collectif, « Quel avenir pour la piscine de Combourg ? », est prévu ce jeudi 22 février à 18 h au siège de la Communauté de communes, 22, rue des Coteaux, à La Chapelle-auxFiltzmé­ens.

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