À 74 ans, la mère envahissante harcelait sa fille et sa belle-fille
Sa fille la jugeait « toxique » et ne voulait plus la voir. Pourtant, cette septuagénaire du sud de la France n’a eu de cesse de chercher à renouer le lien. Jusqu’à être condamnée pour harcèlement moral, le 19 octobre 2023, au tribunal de Saint-Malo.
Très envahissante », « dirigiste « », voire « toxique ».
Cette femme de 74 ans, demeurant dans le sud de la France, n’a visiblement pas réussi à couper le cordon avec ses enfants. Résultat, elle s’est aliéné deux d’entre eux, qui ont préféré rompre tout lien il y a une dizaine d’années. Mais la situation a dégénéré jusqu’à inciter l’une de ses filles, et la compagne de celle-ci, à porter plainte pour harcèlement moral.
Elle retrouve leur adresse
Ayant déménagé en Bretagne sans lui laisser d’adresse, dans un village près de Saint-Malo, elles pensaient ne plus avoir affaire à la septuagénaire importune. Mais celle-ci les a retrouvées, « grâce à une de leurs photos sur Instagram », dit-elle. « J’ai reconnu le parc où elles se trouvaient. »
Alors, le 24 septembre 2017, elle s’est introduite chez sa fille. C’est peu dire que les retrouvailles se sont mal passées. Pourtant, quatre fois encore jusqu’en 2022, la mère a pris sur elle d’aller les voir, sans y être invitée. S’y ajoutent la réception de lettres anonymes malveillantes à l’égard de sa belle-fille - lettres que la prévenue nie avoir écrites ou même fait écrire - et des coups de fil sur le lieu de travail de sa fille. De quoi rendre la situation très pesante, voire angoissante, pour les deux femmes.
« Je cherche à renouer »
À la barre du tribunal de Saint-Malo, le 19 octobre, la septuagénaire s’explique : « Je suis une maman malheureuse, triste que ma fille ait rompu avec moi aussi facilement et aussi brutalement. Je cherche à renouer avec elle, et avec sa compagne, avec qui nous avions plein de loisirs, de relations. Je ne suis pas homophobe du tout. (...) Je suis une mère et une grandmère qui ne connaît pas ses petits-enfants. »
Un jour de février 2022, elle est allée jusqu’à demander à la maire du village de lui donner la nouvelle adresse de sa fille. Celle-ci l’a vue roder ce jour-là en voiture. Se doutant qu’elle allait essayer de voir ses petits-enfants, elle a fait en sorte qu’elle ne puisse pas les reconnaître en demandant à d’autres personnes d’aller les chercher à l’école.
Par la suite, elle est allée porter plainte pour que ça s’arrête enfin. Après que sa mère a été entendue à la gendarmerie, elle n’a plus importuné les deux femmes.
La septuagénaire a été condamnée, pour harcèlement moral, à six mois de prison avec sursis probatoire. Il lui est interdit d’entrer en contact avec les victimes ou de paraître à leur domicile et sur leur lieu de travail. Elle devra aussi engager des soins psychiatriques.