Le Pays Malouin

« On est plus intelligen­ts et plus forts à deux »

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CLASS 40. Baptiste Hulin, 26 ans et Christophe Bachmann, 54 ans (AMIPI - Mer entreprend­re). Jules Bonnier, 27 ans et Robin Follin, 28 ans (Nestenn - Entreprene­urs pour la planète). Nicolas Bombrun, 65 ans et Paul Brandel, 24 ans (Eden Park – Les Papillons du ciel). IMOCA. Louis Burton, 38 ans et Davy Beaudart, 28 ans (Bureau Vallée). Benjamin Ferré, 32 ans et Pierre Le Roy, 38 ans (Monnoyeur duo for a job). Maxime

Sorel, 37 ans et Christophe­r Pratt, 42 ans (V and B - Monbana - Mayenne).

OCEAN FIFTY. Luke Berry, 36 ans et Antoine Joubert, 36 ans (Le Rire médecin - Lamotte). Thibaut Vauchel-Camus, 44 ans et Quentin Vlamynck, 30 ans (Solidaires en peloton). Pierre Quiroga, 31 ans et Ronan Treussart, 41 ans (Viabilis océans). Fabrice Cahierc, 59 ans et Aymeric Chappellie­r, 42 ans (Réalités).

Il y a 30 ans, en 1993, la première Transat Jacques Vabre était d’abord une course en solitaire avant de passer double deux ans plus tard. Explicatio­ns.

uatorze bateaux étaient inscrits (9 Imoca et 5 Multi 60) lors de la première édition de la Transat Jacques Vabre de 1993, qui fut remportée par le Normand Paul Vatine. Devant le succès de la Route du Rhum et de la Transat anglaise, deux courses en solitaire, la Transat a voulu se démarquer en proposant une course en double, dès 1995.

Cette deuxième édition, intense, était même qualifiée de « bataille dantesque » par Paul Vatine, et « acharnée » selon Roland Jourdain avec qui il formait un tandem. Face à eux, il y avait notamment Laurent Bourgnon qui venait de remporter la Route du Rhum en 1994 et Loïck Peyron qui avait terminé 1er de la Course de l’Europe. Francis Joyon, Marc Guillemot ou encore Jean-Louis Miquel étaient eux aussi de l’aventure. À seulement quelques heures d’écart chez les multicoque­s, c’est le duo Vatine/Jourdain qui remporta cette seconde édition, en arrivant à Carthagène (Colombie) en 14j 12h 25’.

Pour cette édition 2023, qui marque les 30 ans, l’arrivée se fera à Fort-de-France, en Martinique.

Qdeux skippers a besoin de repos, l’autre reste en veille », explique le jeune espoir 2021 du réseau Mer entreprend­re. « Pour arriver à faire une belle performanc­e, il faut vraiment bien se connaître. Christophe et moi, nous passons beaucoup de temps ensemble, que ce soit lors des entraîneme­nts, ou en dehors. On sait qu’on peut compter l’un sur l’autre. »

« Nous avons 38 ans tous les deux, et nous nous sommes rencontrés sur le Défi Atlantique lorsque nous avions 18 ans », indiquent Louis Burton et Davy Beaudart, amis dans la vie. Ils s’apprêtent à participer à leur troisième Transat Jacques Vabre en double depuis 2019.

Quel avantage représente la course à deux ? « On est plus intelligen­ts et plus forts à deux. D’un côté, nous allons gagner en facilité dans les manoeuvres et dans la réflexion. Mais comme on va pousser le bateau dans ses retranchem­ents, ce sera plus dur sur le plan matériel. Il faut donc être capable de tout faire, en permanence. »

Lorsque l’on migre de la catégorie Class 40 (monocoque) vers celle d’un Ocean Fifty (multicoque), être à deux peut avoir du bon pour parfaire son expérience et gagner la maîtrise du bateau. Ce sera le cas du skipper Luke Berry qui va concourir avec Antoine Joubert sur un Ocean Fifty construit en 2009.

Malgré son âge avancé par rapport à d’autres concurrent­s, ce multicoque a remporté la Transat Jacques Vabre en 2021 avec le duo Rogues/Souben. « Ce sera un exercice différent du Class 40, car les Ocean fifty sont des bateaux assez volages et durs à manier. Il faut trouver le bon dosage entre la voilure à mettre et la vitesse que l’on veut atteindre. À la différence d’une course en solitaire où l’on navigue en mode dégradé, le curseur va être mis à 100% du potentiel du bateau », explique Luke Berry.

Même expérience pour Pierre Quiroga, qui s’est entouré de Ronan Treussart, avec qui il a enchaîné les miles ces derniers mois. « Après avoir pris possession du bateau en mars 2023, nous avons participé au circuit Ocean Fifty dès le mois d’avril. Nous avons parcouru l’équivalent de la distance du Vendée globe ! Comme ces bateaux peuvent dépasser les 40 km/h, la moindre erreur peut faire peur. »

De notre correspond­ant

Matthieu BARON

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