Le torchon brûle entre les parents d’élèves et la municipalité
Il n’y aura pas eu de rentrée à l’école de Plévenon. L’établissement public est fermé. Du moins mis en stand-by pour cette année scolaire 2017-2018.
Après dissolution du Regroupement pédagogique intercommunal (RPI) avec la commune voisine de Fréhel, un bien trop faible nombre d’inscriptions a eu raison de l’unique école primaire du village.
La décision a été prise par la direction de l’académie. Pourtant, plusieurs parents d’élèves pointent du doigt la municipalité. Laquelle se défend d’avoir agi uniquement dans l’intérêt de l’enfant… et renvoie la balle aux parents, qui selon la maire Claudine Béliard, auraient refusé de scolariser leur progéniture dans deux classes uniques, regroupant les élèves de la maternelle au CM². La première édile évoque un boycott de l’école par les parents, qui eux parlent d’amateurisme.
Rupture du RPI
En avril dernier, le conseil municipal de Fréhel, décide de rompre le RPI. Jusqu’alors, les maternelles, CP, et en partie les CE1 étaient, suivant les effectifs, scolarisés sur Fréhel. Les CE2, CM1 et CM2 fréquentaient, eux, l’école de Plévenon.
Ce partage du même établissement scolaire sur deux sites datait de bien avant le divorce des deux communes, acté en 2004. Le RPI fonctionnait et personne ne le remettait en cause. C’était sans compter sur l’actuelle baisse démographique. Une tendance qui voit fléchir le nombre d’élèves, principalement sur les communes du littoral. « Pour ne pas avoir de fermeture de classe, la mairie de Fréhel a décidé de rompre le RPI » , explique Claudine Belliard. Une décision irrévocable, faisant automatiquement basculer l’établissement plévenonnais en école communale. Mais avec une obligation d’entreprendre des travaux pour accueillir les bambins de maternelle. Décision annoncée par Claudine Béliard au collectif des parents d’élèves le 1er juillet dernier.
Dans les communes environnantes
La fin officielle du RPI prenant acte en septembre, quid des élèves scolarisés à Fréhel ? « La plupart des parents de Plévenon ont décidé de ne pas désinscrire les enfants de l’école de Fréhel où ils ont leurs habitudes et leurs camarades » , constate Claudine Béliard. Mais à l’annonce de la fermeture de l’école, sur la trentaine d’écoliers potentiellement scolarisés à Plévenon, certains décident finalement d’inscrire leurs enfants à Plurien, Erquy, Pléneuf ou encore Matignon. « Nous sommes une presqu’île et la plupart des ménages travaillent à l’extérieur de la commune, sur Dinan ou Saint-Brieuc. Il est parfois plus facile pour eux de déposer l’enfant dans une école située sur le trajet, ce qui leur évite les frais de garderie » . Une aubaine pour les établissements des communes voisines qui voient ainsi renflouer leurs effectifs.
Mise en sommeil
Au final, seuls quelques rares enfants ont été inscrits à l’école de Plévenon au cours de l’été. Une inscription aurait même été annulée par des parents. « Les parents affirment avoir été prévenus trop tard, mais nous attendions le retour de la directrice, fin août, pour faire le point. L’inspecteur d’académie devait être présent le jour de la rentrée, pour compter les élèves. Nous avons décidé de mettre l’école ’’en sommeil’’ avant. L’argent public est précieux, nous n’allions pas engager des travaux de conformité sans connaître le nombre d’élèves inscrits » .
À l’entrée de l’école du bourg, un portail flambant neuf, une clôture rehaussée et une nouvelle porte pour le hall attendaient les élèves la semaine dernière
Désormais silencieuse, l’école de Plévenon ouvrira-t-elle à nouveau ses portes en septembre 2018 ? Rien n’est moins certain.