Il était une fois Coco Michel
Il appartient à la légende d’En Avant de Guingamp. Après 31 ans en Rouge et Noir, Coco Michel quitte le club pour endosser de nouvelles responsabilités au Pôle Espoirs de Ploufragan.
L’histoire tient à peu de choses. Un détail. Un choix. Une simple phrase. A l’été 1993, lorsque Coco Michel est tout proche de s’engager avec l’AS Vitré, Yvon Schmitt parvient à le convaincre de rester à Guingamp. « Oh non, tu ne vas pas faire ça » , lance alors le formateur à son protégé. La suite, on la connaît. Le maillot d’En Avant colle à la peau du « p’tit gars de Rostrenen » . Joueur puis entraîneur, Coco Michel passe finalement 31 ans au sein de la maison Rouge et Noir. Il en devient tout à tour le capitaine, le joueur historique, l’emblème.
Vendredi 1er septembre 2017, à l’annonce de son départ pour le Pôle Espoirs de Ploufragan, beaucoup d’amoureux du club ont dû verser une larme ou tout du moins éprouver un sentiment de tristesse, teinté de nostalgie. Au centre technique Henri-Guérin, l’ancien numéro 6 guingampais dirigera une tren- taine de footballeurs bretons (U14 et U15). Une nouvelle vie pour « celui qui représente le mieux les valeurs d’En Avant » , d’après Nico Laspalles, ancien coéquipier et ami de toujours. « Il a écrit une très belle page de l’histoire de l’EAG » .
« Des Coco Michel, il n’en existe plus, tranche Noël Le Graët, qui a été son président. C’était un joueur exemplaire, un capitaine émérite, un homme de grande qualité. Il a toujours été fidèle au club. »
Né le jour de la saint Fidèle
Claude Michel est né le 24 avril 1971, à Carhaix. Ce jour-là, on fête les… Fidèle. Le garçon grandit à Rostrenen, tape dans le cuir au CS Rostrenois. Contacté une première fois par En Avant, il refuse. Avant le passage en seconde, il accepte l’invitation d’Yvon Schmitt, alors éducateur.
Un but dans la légende
27 mai 1995. En Avant de Guingamp défie Toulouse pour le match de la montée en D1, ni plus ni moins… Le plus beau sou- venir de Coco Michel. « C’était tout simplement énorme. » Enorme parce que le p’tit gars du Kreiz-Breizh claque le seul et unique but de la rencontre. Coco délivre le stade de Roudourou. De quoi marquer les esprits. « C’est l’un des meilleurs souvenirs, sourit son camarade, Stéphane Carnot. Ce n’était pas un habitué des buts, celuilà était donc d’autant plus important. Coco, c’était un exemple en terme de don de soi et d’apport au collectif. C’est aussi un vrai joueur de club, il a tout donné pour En Avant. »
Car sur un terrain, notre homme n’était pas du genre à faire semblant. En sentinelle devant sa défense, Coco Michel se dépensait sans compter. A parcourir des kilomètres et des kilomètres pour son équipe. Un Breton au service d’un club breton. Désormais, le voilà au service du football breton. Trugarez bras, Coco.
« Des Coco Michel, il n’en existe plus »
Gaël ARCUSET avec Laurent LE FUR