Un court métrage dans la cité d’Alain
Pendant dix jours, le marché et quelques bars de la région de Mortagne ont été le théâtre du tournage d’un film. Ysée, court métrage de Noémie Vanier, verra le jour à la rentrée 2016.
La porte du jazz café de Réveillon est renforcée de petits boudins de mousse et devient hermétique aux bruits. Un mal nécessaire quand on tourne un film et que des travaux de voirie sont réalisés à l’extérieur. Derrière la porte du café, l’équipe du film est à pied d’oeuvre. Entre les projecteurs et le matériel, la quinzaine de membre du collectif Dis pas non tout de suite prépare la scène suivante. Premier court-métrage
« On tourne sur Mortagne et sa région pendant une dizaine de jours » , explique Noémie Vanier, réalisatrice du film. Après avoir été assistante réalisateur sur quelques tournages, elle se lance dans le grand bain. « Ysée » , est son premier court-métrage. Elle a écrit le script il y a un an avant de le tourner ici. Un choix qui ne doit rien au hasard puisque la jeune femme de 25 ans a passé presque 17 ans ici. « Ma famille avait une maison ici. J’allais souvent monter à cheval à la Chapelle- Montligeon » , raconte la réalisatrice. Ils sont une petite vingtaine à travailler sur ce projet. « J’ai une super équipe, je suis contente d’être la » , se réjouit Noémie.
Les techniciens sont à pied d’oeuvre et Pascal, Arnaud et Olivier, les figurants, attendent avant de tourner leur prochaine scène. « C’est un métier où il faut avoir beaucoup de patience » , affirme Pascal, 56 ans et originaire de l’Eure. « On doit être de la pâte à modeler pour le réalisateur. C’est lui qui dirige tout » , explique Arnaud, 45 ans, opticien et comédien à ses heures perdues. Beaucoup de patience et de passion
Parfois ils doivent refaire quatre fois la séquence pour à peine 5 secondes de présence dans le film. « Mais on y prend goût ! On touche à la magie du cinéma et on découvre le rôle de l’acteur. Après on est plus attentif aux autres figurants dans les films » , rigole Arnaud. « Surtout ce qui est plaisant c’est que ça se passe toujours bien parce que les gens sont passionnés » , affirme Pascal.
Non rémunéré, cette acti- vité demande du temps. Surtout si on veut percer dans ce milieu. « Ce n’est pas contraignant mais il faut être disponible. Ca donne aussi un coup de main à la jeunesse » , avoue Pascal. Ils ont été convoqués pour le midi. À 18 h ils étaient toujours sur place à attendre de tourner. Les trois figurants auront au moins eu l’occasion de faire connaissance. « On ne se connaissait pas du tout avant ! » , affirment- ils.
Entre l’écriture du script, la réalisation et le montage, « Ysée » aura mis près d’un an et demi à voir le jour. L’histoire d’une jeune fille qui s’échappe d’un centre éducatif fermé, qui travaille dans un bar du Perche pour pouvoir aller voir la mer, verra le jour à la rentrée 2016. D’ici la, silence, ça tourne !