Les comices, un patrimoine local à préserver
Vaches, veaux, chevaux, moutons… Les comices récompensent les plus beaux animaux du Perche. Plus qu’un concours, c’est une vitrine du monde agricole. Rencontre avec Gilles Souvré, organisateur et participant de comices depuis trente ans.
Agriculture.
Trente-deux ans d’exploitation et presqu’autant d’année à participer et organiser des comices. Gilles Souvré est à la tête d’une exploitation « bio » de 145 vaches de la race Prim’Holstein à Préaux-duPerche. Il ne manquerait pour rien au monde ce rendez-vous agricole. « J’estime que c’est important de participer parce que c’est un bon moyen de communication vers l’extérieur » , affirme Gilles Souvré. Les parisiens ont le salon de l’agriculture, les Percherons ont leurs comices. Ces fêtes agricoles sont une tradition. Mieux, un patrimoine. Souvent, après la fête communale, c’est l’un des plus gros événements de l’année pour la commune qui l’accueille. Vitrine de l’agriculture
Un comice met plusieurs mois à se préparer. Tant au niveau de l’organisation que pour la préparation des animaux. « On ne peut pas emmener des animaux qui ne sont pas calmes. Il y a du monde, du bruit… On n’a pas le droit d’avoir un accident » , explique l’exploitant. Pour se faire, une semaine avant la date fatidique, il passe sept à huit heures avec ses animaux pour les habituer à être manipulés. « On essaye d’emmener les meilleurs animaux mais je ne vais pas me battre pendant 15 jours avec une vache si elle est nerveuse » , affirme Gilles Souvré. Cette année, il emmènera ses plus belles vaches aux comices de Préaux-du-Perche, le 28 août.
Ce rendez-vous sera l’occasion pour lui de retrouver ses collègues agriculteurs. « On voit tout le monde. C’est la fête agricole ! On a de la chance d’être sur un secteur où ça marche encore. C’est important de pérenniser ce contact entre les agriculteurs » , explique l’éleveur. Dans une ambiance bon enfant, les agriculteurs « se tirent la bourre » lors des concours. Autrefois réservé aux initiés, la formule des comices a évolué pour être intel- ligible au plus grand nombre. « On fait monter les vaches sur un ring et le juge explique pourquoi il a décidé de primer tel ou tel animal. Ca rend le concours plus spectaculaire » , affirme Gilles Souvré. Faire naître des vocations
Mais les agriculteurs se dépla- cent-ils toujours autant ? « Sur trente ans il y a eu une baisse du nombre de participants. C’est lié aussi à la chute du nombre des exploitations sur le territoire » , analyse l’éleveur. Et la crise agricole n’arrange pas les choses même si Gilles Souvré affirme que des agriculteurs « ont toujours eu de bonnes raisons pour ne pas se dépla- cer… Les absents ont toujours tort. Ceux qui viennent sont contents d’être venus » , affirme l’agriculteur en rigolant.
Cette année encore, il ira présenter ses animaux au concours. Les consommateurs pourront ainsi venir à la rencontre des agriculteurs. Et ce contact, les gens en demande, ce qui ravi l’agriculteur. « Il y a de moins en moins d’exploitant. Les gens se retrouvent plus éloigné de l’agriculture qu’avant. Maintenant ils sont plus attentifs à ce qu’il y a dans leur assiette et aux questions environnementales » , explique l’organisateur de comice. L’occasion aussi de faire naître des vocations ?