Sylvie a perdu son fils dans un accident, près de Margon,elle témoigne
Sylvie a perdu son fils, décédé tragiquement dans un accident de la route près de Margon. Elle a décidé de raconter son histoire lors d’opérations de la Sécurité routière.
Bouleversant.
Anthony. Ce jeune homme avait une vingtaine d’années. La vie devant soi. Des rêves et des projets plein la tête. Tout s’est arrêté dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 décembre sur la route reliant Margon à Condé- sur- Huisne. L’alcool, la vitesse. La voiture termine dans le fossé. Passager, Anthony n’a pas survécu à ce choc terrible. Sensibiliser les jeunes
Cinq mois plus tard, Sylvie Gache ne cesse de penser à son fils « chaque jour » . Émue, au bord des larmes, cette mère s’est donné une mission : raconter l’histoire de son fils. « Je veux sensibiliser les jeunes aux dangers de la route, à la conduite en état d’ivresse et à la vitesse » sanglote-t-elle. « Je suis la représentante de toutes les mamans qui ont perdu, dans les mêmes circonstances, leur fils ou leur fille » .
Elle a donc contacté la Sécurité routière pour faire profiter de son histoire. « Les responsables m’ont tout d’abord proposé d’aller à la rencontre des jeunes à la sortie des discothèques. J’ai refusé. Je préfère aller dans une mairie, me déplacer pour une manifestation organisée par une association » . L’amende ou les ateliers
Ou, comme ce jeudi, participer à une opération contrôles alternatif.
« Il s’agit de proposer aux contrevenants ayant été contrôlés entre 90 et 110 km/heure une alternative à la verbalisation systématique des petites infractions routières – 45 euros d’amende et un point en moins dans ce cas - qui consiste en une action de sensibilisation à la sécurité routière, explique le capitaine Joannes, de l’escadron départemental d’Eure- et- Loir entouré de militaires venant de Nogent-le-Rotrou, Dreux et Thivars. Nous contrôlons les véhicules à la jumelle avant de les intercepter avec les motos en cas d’excès de vitesse et de les ramener, ici, à l’ancienne gendarmerie de Champronden-Gâtine » .
Avant d’ajouter, « ils su- bissent tous un test d’alcoolémie » .
Ensuite le choix s’impose. Ils acceptent leur amende ou ils participent aux ateliers de la Sécurité routière. Dont le témoignage de Sylvie, « qui a eu un grand effet. Tout à l’heure, un père de famille a participé à nos ateliers. En écoutant le témoignage de cette mère, il a demandé à sa femme et sa fille, qui aime sortir le weekend, d’écouter cette tragique histoire. La jeune fille est repartie les larmes aux yeux » note Christine Cartier, adjointe au coordinateur Sécurité routière. Réflexe, questionnaire
Outre le récit de cet accident mortel, les conducteurs ont dû visionner un film tiré de l’émission C’est pas sorcier racontant la soirée de deux jeunes qui, voulant arriver plus vite à leur fête, appuient sur l’accélérateur. Sans pour autant gagner du temps.
Ensuite, ils passaient au réactiomètre. Une simulation pour connaître la durée et la distance parcourue lors d’un freinage à la vision d’un obstacle. Et surtout leur réflexe.
Avant de répondre à un questionnaire sur leurs connaissances en conduite et en matière pénale. Cette opération se terminait par une rencontre avec Philippe et Jérôme, tous deux dans un fauteuil roulant qui ont pu témoigner de leur vécu et des difficultés rencontrées. Les conducteurs avaient, pour bien se rendre compte, à effectuer un parcours en fauteuil.
« En deux heures, les gendarmes ont verbalisé un conducteur contrôlé à 114 km/ heure. Treize personnes contrôlées entre 90 et 109 km/heure ont choisi l’alternative aux poursuites en passant par les ateliers de sensibilisation sécurité routière. Deux personnes parmi les occupants ont également souhaité être sensibilisées » annonce la Sécurité routière. Qui espère que ces témoignages et ces vidéos feront changer les mentalités.