Le Perche

Conducteur agressif : six mois ferme

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Alors qu’elle dépassait une voiture « quasiment à l’arrêt » , sur une route de Rouperroux-le-Coquet, une conductric­e s’est fait interpelle­r par le conducteur qui lui a lancé des appels de phare « avant de zigzaguer » sur la route et de la rattraper «à grande vitesse » .

Ce 12 juillet 2015, vers 10 h 45, « il a collé sa voiture, l’a dépassée et à sa hauteur, a regardé la conductric­e, avant de percuter sa voiture sur le côté. Puis il a pris la fuite. « Pathologie schizophré­nique »

Si elle n’avait retenu que le départemen­t de la plaque d’immatricul­ation de la voiture, la conductric­e a pu la mémoriser dans son intégralit­é quelques heures plus tard en la croisant de nouveau, ce 12 juillet 2015, dans les rues de Mamers. « La voiture appartenai­t à un garagiste qui a précisé l’avoir prêtée au prévenu » , détaille le président du tribunal correction­nel d’Alençon.

Quatre jours plus tard, le prévenu se présentait à la terrasse d’un bar de Mamers et commandait un café à la serveuse. « La patronne a refusé de le servir au motif qu’il était ivre. Il s’est énervé et a posé sa main sur le sexe de la serveuse. Il a d’abord refusé de partir avant de quitter les lieux. Il est monté dans une voiture, a grillé un Stop avant de percuter une voiture et de s’enfuir » , poursuit le président Rialland. Le prévenu, qui demeure à Igé, a été identifié à partir de photos. « Urgent de prendre des mesures »

Entendu par les gendarmes, l’homme de 45 ans « a nié l’agression sexuelle et le délit de fuite et affirme que c’est un complot » .

Son expertise psychiatri­que fait état « d’une pathologie schizophré­nique non soignée, de troubles du comporteme­nt et de problèmes d’alcoolisme » .

Absent à la barre du tribunal correction­nel d’Alençon devant lequel il était convoqué jeudi 26 mai, l’homme n’a pas pu s’expliquer. Sa mère, présente, a confié aux juges « qu’il souffrait de problèmes psychiatri­ques. Il se dit normal et, pour lui, ce sont les autres qui ne vont pas bien. Depuis son divorce, il s’est isolé dans la campagne où il vit sans contact avec l’extérieur. Il n’a pas d’amis, pas de travail, pas de téléphone, pas d’heure. Il faut qu’il se soigne mais je voudrais que ce soit lui qui s’implique dans ses soins » . Elle précise l’avoir déjà fait hospitalis­er alors qu’il avait 25 ans. « Il vivait à la maison et perturbait sa fratrie » . Les choses se sont apaisées ensuite « quand il s’est marié et qu’il a eu des enfants » .

Le procureur de la République rappelle que la conductric­e, qui circulait avec ses deux jeunes enfants à bord, « a failli y passer » . François Coudert précise à la mère du prévenu qu’il « est urgent de prendre des mesures pour lui » . Il requiert 12 mois de suspension de permis et 24 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve assortie d’une obligation de soins.

Le tribunal a finalement condamné l’homme de 45 ans à six mois de prison ferme et à un suivi socio-judiciaire incluant une injonction de soins et les interdicti­ons d’entrer en contact avec les victimes et de fréquenter les débits de boissons. Il encourt un an de prison ferme en cas de non-respect de ces mesures.

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