Du full-contact médiéval
Vous avez envie de vous retrouver dans la peau d’un fantassin médiéval, de frapper comme un sourd sans dégâts sur un copain cuirassé, alors le béhourd est fait pour vous. Heaume, sweet heaume…
Vous avez envie de vous retrouver dans la peau d’un fantassin médiéval, de frapper comme un sourd sans dégâts sur un copain cuirassé, alors, le béhourd est fait pour vous.
A le voir, comme ça, en tenue professionnelle, Gabriel Krielaart a l’air bien pacifique. Trentenaire, conducteur de travaux et chef de chantier dans le BTP, installé dans les bâtiments de la basilique de la Chapelle-Montligeon, il se métamorphose pourtant en terrible guerrier du Moyen-Âge à ses heures perdues !
Passionné d’histoire médiévale, il l’est devenu encore plus de béhourd. Tout simplement une version « full contact » du XIVème siècle, traduisant les incroyables batailles rangées de l’époque où l’on s’affrontait au corps-à-corps dans de sanglants affrontements. Affilié à la Fédération française
Gabriel a fait la rencontre d’un autre passionné d’histoire médiévale, Steve de Romanet, trésorier de l’association La rose et le fer d’Aunay-les-Bois, ayant pour objet de reconstituer des environnements de cette époque, aussi bien en version féminine (la rose) que masculine (le fer).
Son initiation médiéviste s’est faite à la fête de Boitron : « Des amis m’ont invité à y participer mais sans m’avertir de ce que j’allais vivre. Je savais juste que j’allais servir de mannequin ! » Mais en réalité, cuirassé de pied en cap, il s’est copieusement fait taper dessus et a lui-même bien cogné un partenaire fantassin. Le virus était contracté !
« A la fin de l’année 2015, l’association La rose et le fer a intégré le béhourd dans ses statuts » relève Gabriel Krielaart. « C’est une reconnaissance et cela nous permet désormais d’avoir une position à l’échelle de la Normandie d’autant que nous venons d’être agréés par la Fédération française ». Une armure complète par un forgeron d’art
Totalement conquis, Gabriel a alors pris contact avec un forgeron d’art de Montargis pour se faire faire, sur mesure, une armure complète de 1390, française avec un bassinet à bec de passereau et une cuirasse de type Churburg, des gantelets, un gambison dessous… sans oublier une arme et un bouclier.
« Chaque pièce d’armure répond à un cahier des charges très précis, il ne doit pas y avoir plus de trente ans d’écart ». Au final, une superbe réalisation qui affiche 35 kg sur la balance, mais pas en acier trempé car il veut pouvoir la réparer en la chauffant et en la remartelant.
En guise d’arme, il a opté pour un fauchon. Tout le poids se trouve alors vers le haut de l’arme ce qui la rend terrible par son pouvoir assommant ! Un coup dans un heaume peut déstabiliser l’adversaire facilement, plus aisément que des coups assénés directement avec la lame. Des chocs terribles mais peu de blessés
Les affrontements version béhourd sont tout aussi brutaux que spectaculaires mais pour autant il y a très peu de blessés, « moins qu’en VTT ! » ironise Gabriel. « Pourtant, je peux vous dire que les coups ne sont pas simulés et sont même accentués ».
Comme seconde arme, il a misé sur une… hache à deux mains ! Mais le tranchant est strictement réglementé, 2 mm minimum avec l’arrondi d’une pièce de 2 €.
Le rêve de l’association : orga- niser l’an prochain des joutes à Bellême. Mais d’ici là les amateurs pourront les retrouver à Boitron le 1er week-end de juillet ou encore à Laleu le 30 juillet.