Le Perche

Des enfants des IME scolarisés dans les écoles privées du Perche

C’est une petite révolution que s’apprêtent à vivre une trentaine d’enfants des Instituts Médico-éducatif (IME) du Perche. Les jeunes vont être inclus dans trois écoles primaires de l’Orne.

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Éducation.

Depuis un an, l’associatio­n travaille sur ce projet d’ouverture. Une enquête a été réalisée pour identifier d’où venaient les jeunes. Quatre bassins se sont donc détachés : Bellême, Mortagne, l’Aigle et Alençon. « Nous voulons répondre à leurs besoins au plus près de leur lieu de vie. Les profession­nels de l’IME se déplaceron­t dans les familles et au niveau scolaire » , explique Sébastien Fosse, directeur de l’IME Pigeon à Saint- Hilairele- Châtel. « Depuis quatre ans nous sommes dans une volonté d’ouverture vers l’extérieur » , poursuit le directeur. Avoir une place dans la société

À partir de la rentrée 2016, ce n’est plus l’école qui se déplacera à l’IME, mais l’inverse. « Je pense que c’est l’environnem­ent qui doit s’adapter aux personnes et non l’inverse » , explique le directeur de l’établissem­ent. Cette logique tient à coeur au responsabl­e qui martèle : « Je suis convaincu que toute personne a des compétence­s et une place dans la société » . Pour se faire, une classe dédiée aux enfants des IME sera créée à la rentrée dans chaque école.

Les jeunes des IME pourront donc faire leur trou dans trois écoles de l’Orne : école du Bignon à Mortagne, école Saint-Michel à Bellême et l’école Saint-Jean de l’Aigle soit une dizaine dans chaque établissem­ent. « C’est la rencontre de culture profession­nelle différente mais tout le monde à l’énergie et le profession­nalisme pour tirer dans le même sens » , assure Sébastien Fosse. Les jeunes doivent ainsi devenir une ressource pour l’établissem­ent. Baisse des troubles du comporteme­nt

Professeur­s de sport, psychologu­es, éducateurs spécialisé­s, entre autres, vont donc s’inviter à l’intérieur des écoles. « Nous voulons travailler avec les profession­nels du secteur » , affirme Sébastien Fosse. Cette inclusion des jeunes des IME dans le cadre scolaire peut non seulement les aider à s’intégrer dans la société mais aussi a se sentir mieux.

À l’IME Pigeon, on a noté une très forte baisse des troubles du comporteme­nt quand les élèves sont à l’extérieur de l’établissem­ent. « On note une baisse de 70 % des troubles du comporteme­nt quand ils ne sont pas ici. Le vivre ensemble leur permet de faire baisser leurs problémati­ques » , analyse le directeur. Sans compter que pour les parents cette inclusion des élèves leur évite une stigmatisa­tion du handicap de leur enfant. Une rentrée comme les autres

A l’école Saint- Michel de Bellême, cette rentrée 2016 prend une forme de nouveau départ pour les parents et les enfants. « C’est une rentrée un peu stressante. Elle va perdre tous ses repaires de SaintHilai­re. Elle va reprendre le monde normal » , raconte Isabelle Pasteau en parlant de sa fille Julina, 9 ans. « Il a déjà hâte de commencer ! On l’a déjà bien préparé à l’avance car il n’aime pas le changement » , affirme Cindy Bouffart, maman de Guillyan, 8 ans. « C’est un nouveau départ pour le petit. Je trouve ça très bien ! Ils ont besoin d’être au contact des autres enfants » , explique Maxime Caron, papa de Robin, 8 ans, qui a déjà fait deux petites sections.

L’arrivée de ces nouveaux élèves n’inquiète pas Thierry Jean, au contraire : « Ce type d’accueil a toute notre place dans notre établissem­ent. Des professeur­s aux parents d’élèves, ont a tout de suite senti une adhésion » , raconte le directeur de l’école Saint-Michel de Bellême. Au total, l’école accueiller­a dans une classe entre 6 et 8 enfants de l’IME. « Ce n’est pas une classe qui sera à la marge. Ils participer­ont à la vie de l’établissem­ent comme les autres. Les enfants ont hâte de les découvrir » , affirme Thierry Jean. Réactions positives Du côté des parents d’élèves des écoles concernées, il n’y a pas d’inquiétude d’après Sébastien Fosse. « Nous avons eu des réactions très positives des familles. Les enfants se disent que les jeunes des IME sont des enfants comme eux » , affirme le responsabl­e.

Ce projet unique en France sera mis en place dès la rentrée 2016. L’opération pourrait se poursuivre dans les années qui viennent avec l’intégratio­n de ces enfants dans les collèges et les lycées pour garder un cycle scolaire « classique ».

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