Prix du lait : l’année sera difficile
Mardi de la semaine passée, à la salle des fêtes de Mortagne, s’est tenue l’assemblée générale de l’association des producteurs laitiers Normandie-Perche, présidée par Frédéric Epineau, en présence de Serge Moly, responsable Lactalis de l’approvisionnement du lait en Europe et de Christophe Hamon, directeur de Breizh Europe et du fonctionnement de la commission Européenne et de nombreux producteurs laitiers de l’Orne, de l’Eure, de l’Eure-et-Loir et d’une partie de la Sarthe. Négocier les prix
La section Normandie-Perche est composée de 190 adhérents et fait partie de l’organisation de producteurs Lactalis Grand Ouest (OPLGO), constituée de cinq associations avec 1 400 adhérents et dont le but est de pouvoir négocier le prix et les volumes avec l’entreprise Lactalis. Lors de cette réunion, il a été constaté un prix payé aux producteurs livrant à Lactalis en dessous de la moyenne (260/1000 litres en juin 2016), avec un doute de la part de ces producteurs quant à la considération que leur porte l’entreprise. La fin des quotas laitiers n’a pas été préparée en France, et on assiste à une forte augmentation de la production européenne, Europe dont la France est le bon élève avec seulement 1,5 % d’augmentation des volumes (16 % aux Pays Bas). C’est en revenant sur l’historique de la PAC que Christophe Hamon ( directeur de Breizh Europe), invité de l’assemblée générale, a expliqué aux producteurs « la nécessité de prendre en main leur filière, de s’affirmer comme un maillon essentiel et d’utiliser les outils européens qui étaient mis à leur disposition sans quitter des yeux la finalité de leur métier qui consiste à nourrir des populations, et répondre donc aux attentes des consommateurs » . 2016, année difficile
L’intervention de Serge Moly, de l’entreprise Lactalis, n’a pas permis de se projeter dans un avenir optimiste, en ce qui concerne le prix du lait, en tout cas pour ce qui concerne la production, l’année 2016 sera extrêmement difficile par la mise en place de la cessibilité des contrats, négociée avec Lactalis, OPLGO a imprimé sa marque de fabrique comme une OP constructive pour l’avenir de la filière laitière française ; c’est pourquoi, OPLGO suit l’actualité et propose ses travaux aux parlementaires afin que la Loi Sapin II renforce le maillon production plutôt que l’affaiblir au profit de la transformation. OPLGO travaille aussi sur l’application de l’article 222, qui consiste à autoriser les états membres à soutenir financièrement les producteurs de lait à condition qu’ils acceptent collectivement et volontairement de réduire leur production. A ce jour, c’est le seul outil qui permettrait d’augmenter le prix du litre de lait aux producteurs. À ce sujet, tous les producteurs de lait sont invités à participer à un sondage dont le lien figure sur le site www. oplgo.fr.
C’est pourquoi, un partenariat avec le Parc Naturel régional du Perche permettra l’organisation d’une nuit de l’agroécologie, jeudi 23 juin à 20 h 30, afin de montrer à tous qu’une synergie entre cultivateurs et éleveurs pourra servir à la fois la lutte contre l’érosion, la vie des sols, l’entretien des paysages, une économie locale durable et une alimentation de qualité.