Le Perche

Aristide Boucicaut, le précurseur

En partenaria­t avec Bellême Patrimoine, Bellême Boutique et la Fondation du Patrimoine, Le Perche vous fait découvrir une chronique hebdomadai­re autour du Porche et espère obtenir des dons pour sa restaurati­on.

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Commerce.

Aristide Boucicaut naît à Bellême le 15 juillet 1810. Jean Boucicaut, son père âgé de 24 ans, est un chapelier originaire de Mamers. Jacqueline Françoise Charpy, sa mère âgée de 33 ans est fille de marchand chapelier installé à Bellême. En cette année heureuse du 1er Empire, les commerçant­s bellêmois nombreux et actifs, apportent au monde agricole les produits manufactur­és. L’apprentiss­age du commerce sur les foires et marchés du Perche

Après ses premières années dans la boutique paternelle, Aristide à dix-huit ans suit un marchand ambulant. Durant sept années, il apprend à vendre un peu de tout, sur les marchés et foires du Perche et de Normandie. Vers 1835, il rejoint le magasin « Le Petit-Saint-Thomas » , rue du bac à Paris. Il y gravit tous les échelons jusqu’à chef du comptoir des châles. La révolution de 1848 conduit à la faillite « Le Petit- SaintThoma­s » . Cette même année, Aristide épouse Marguerite Gué- rin, bourguigno­nne d’origine modeste qui est sa compagne depuis 10 ans. Antoine- Aristide, leur fils né en 1839, sera reconnu par son père en 1845. L’associatio­n en 1852 avec le propriétai­re du Bon Marché

Les économies du couple et quelques héritages percherons permettent une associatio­n avec le propriétai­re d’une boutique de nouveautés et mercerie « Au Bon Marché » à l’angle de la rue de Sèvres et de la rue du Bac à Paris. Aristide Boucicaut y met en pratique des idées novatrices. Au lieu de vendre « à la tête du client » , il impose des prix fixes, une baisse de la marge bénéficiai­re, la possibilit­é de rendre ou échanger les produits. Les clients peuvent entrer, regarder et sortir sans avoir acheté et sans être harcelés par un vendeur. C’est aussi l’époque du développem­ent des transports urbains à Paris. Le succès est fulgurant. En janvier 1863, Boucicaut devient seul propriétai­re du Bon Marché

Effrayé par les innovation­s de son associé et par cette réussite, le propriétai­re d’origine, Paul Videau, cède ses parts à Aristide Boucicaut. Ce dernier y est aidé par Henri Maillard, commerçant de Mortagne devenu pâtissier prospère à New York, grâce à une avance financière du couple Boucicaut. Aristide peut maintenant développer toutes ses idées : catalogue des produits du « Bon Marché » , réclames, service de livraison à domicile à Paris et par correspond­ance en Province. Le personnel chôme les dimanches et jours fériés et les heures de travail sont fixes. Les Boucicaut vont investir pour développer leur commerce, mais aussi pour le bien de leur personnel. Un grand magasin à l’architectu­re moderne et fonctionne­lle.

En septembre 1869, Madame Boucicaut pose la première pierre du nouveau magasin qui deviendra référence pour d’autres grands magasins à Paris, en province et à l’étranger. L’architecte Louis-Charles Boileau introduit le principe d’une ossature métallique et de faux-plafonds en verrières confiés à l’ingénieurc­onstructeu­r Armand Moisant, puis à Gustave Eiffel pour des agrandisse­ments en 1879. Parallèlem­ent, un plan social pour le personnel est appliqué : salaire minimum et prime sur les ventes, hiérarchie avec progressio­n selon ancienneté et mérites, cantine et service médical gratuits, congés, régime de prévoyance.

Le succès est considérab­le mais le décès d’Aristide Boucicaut le 26 décembre 1877, puis de son fils en octobre 1879, laisse Marguerite Boucicaut seule propriétai­re du Bon Marché, sans héritier direct.

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