Le Perche

Les monuments de la Route Royale

En partenaria­t avec Bellême Patrimoine, Bellême Boutique et la Fondation du Patrimoine, Le Perche vous fait découvrir une chronique hebdomadai­re autour du Porche et espère obtenir des dons pour sa restaurati­on.

- Sources : Christian Pytel, Syndicat Intercommu­nal pour le développem­ent du Pays du Territoire du Perche.

Histoire.

Les voies de circulatio­n constituen­t des éléments de patrimoine importants pour comprendre le passé. Il reste encore aujourd’hui à Bellême et dans le Perche quelques témoignage­s de ce qu’étaient les grands axes de communicat­ion à la fin de l’Ancien Régime. Des témoins de la Route Royale de Paris au Mans toujours visibles dans l’Orne

En 1636, Richelieu met en place les « Généralité­s », sorte de régions, chacune administré­e par un intendant qui a pouvoir de police, justice et finance. La Généralité d’Alençon comprenait une partie de la Normandie et le Perche. Ses deux derniers intendants, Louis-François Lallemant (1726-1766) et Jean-Baptiste Jullien (1766-1790), vont lancer d’importants travaux routiers, pour dynamiser la région :

- la route de Paris au Mans qui, sortant de la Généralité de Paris au sud de Dreux, rentre dans la Généralité d’Alençon aux environs de Tréon. Par Châteauneu­f-en-Thymerais, Rémalard et Bellême, elle va rejoindre la Généralité de Tours, un peu en amont de Saint-Cosme-enVairais, sur la commune d’Igé.

- la Grande Route de Paris en Bretagne qui entre dans la Généralité d’Alençon près de Dreux et en sort à La Lacelle, où commence la Généralité de Tours.

Le Départemen­t de l’Orne a conservé nombre de ces témoins identitair­es oubliés, qui en font l’un des tout premiers de France pour ce sujet. Ces petits monuments discrets peuvent être classés en trois catégories :

- les bornes royales, dites milliaires

- les croix pyramidale­s d’élection

- les obélisques de limite de la Généralité d’Alençon. Les bornes royales, dites miliaires

Les bornes royales étaient implantées toutes les milles toises, (une toise équivalait à un peu plus d’1,90 m, d’où l’adjectif «milliaire») c’est-à-dire toutes les demi-lieues (une lieue équivalait à 4?km ?), soit environ 1 949 m. Elles étaient posées sur les routes royales depuis le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris. D’après un inventaire exhaustif entrepris sur la RD938 et sur la RD920, entre Saint- Jean- desMurgers ( Eure- et- Loir) et Igé, sur les 22 bornes qui avaient été posées à la veille de la Révolution, 18 ont été retrouvées. La borne de Bellême, située rue du Mans, porte le chiffre 82 et comme pour les autres, une fleur de lys y est gravée en bas-relief dans un ovale. Les croix pyramidale­s d’élection

Elles servaient à identifier un territoire, « l’élection », subdivisio­n de la Généralité. On en compte deux dans le Départemen­t, implantées sur la route de Paris en Bretagne. L’une, dite « Croix Saint Maurice », est située sur la commune de Moussonvil­liers. L’autre, sur la commune de Saint-Léger-surSarthe est mieux connue sous le nom de « Croix d’Anthenaise ». Les obélisques de limite de la Généralité d’Alençon

Couramment appelés « pyramides », des 4 obélisques commandés vers 1735- 1738 par l’intendant deux seulement ont été conservés. :

La « pyramide d’Igé » qui marquait la limite entre la Généralité d’Alençon et la Généralité de Tours.

La pyramide située sur la commune de Louvillier­s-en-Drouais, en bordure de la RN12 près de Dreux et qui délimitait la Généralité d’Alençon avec celle de Paris.

Magnifique­ment restauré à l’initiative du Pays du Perche Ornais, l’obélisque d’Igé mérite une attention toute particuliè­re. Construit en belles pierres de grès, il a très probableme­nt été érigé en 1735, comme celui de Louvillier­s dont il est le frère jumeau. Tous les deux ont été privés, sous la Révolution de la fleur de lys qui couronnait leur fût, mais aussi de la table d’inscriptio­ns qui magnifiait la politique routière de Louis XV.

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