Les braqueurs de Super U sous les verrous
Les quinze prévenus, issus pour la plupart de la communauté des gens du voyage, auraient ainsi causé près de 3 millions d’euros de préjudice à leurs victimes.
Rennes, le 29 juin.
La Juridiction Inter-régionale Spécialisée (JIRS) de Rennes a condamné le « gang des Super U » à des peines allant de dix mois à neuf ans d’emprisonnement, pour une cinquantaine de vols de supermarchés et d’entrepôts commis dans vingt-cinq départements du grand Ouest et de la région parisienne.
A partir de septembre 2013, lors de leurs périples nocturnes, les prévenus avaient ainsi commencé par cibler des Super U situés de zones rurales - sans qu’aucune explication n’ait été donnée à l’audience quant au choix des enseignes. Par petits groupes bien organisés, ils dérobaient alors de l’argent et des alcools. En quittant les lieux, ils incendiaient les voitures qu’ils avaient volées au préalable, ou les aspergeaient avec des extincteurs dans le but d’effacer les empreintes.
A partir de l’été 2014, les cambrioleurs étaient « passés à la vitesse supérieure » , et avaient commencé à braquer des entrepôts de la région pari- sienne. Les malfaiteurs dérobaient désormais la marchandise par palettes : parfums, ordinateurs, vêtements, articles de sport… Représailles à l’audience
Pendant des semaines, les gendarmes avaient surveillé les allées et venues autour de l’aire d’accueil de gens du voyage de Marcoussis (Essonne), notant les déplacements, photographiant les suspects, en plaçant certains sur écoutes. A la fin du procès, même si plusieurs d’entre eux ont avoué leur participation aux faits, il est clair « que tout le monde n’a pas été arrêté » , ont déploré les avocats de la défense, qui craignent que leurs clients « payent » pour tout le monde.
Dans une ambiance tendue, en présence des familles venues en nombre, le tribunal a prononcé au final des peines relativement lourdes, dûes à la répétition des faits et au casier judiciaire bien fourni de certains prévenus.
La veille, à la suite des réquisitions, l’un d’eux qui comparaissait libre avait été attaqué à sa sortie du tribunal par les familles des autres prévenus : l’homme aurait été le premier à parler dans cette affaire. Il a été hospitalisé suite à l’agression.
Au final, les cambrioleurs ont sévi en Normandie à Caen, Troarn, Dozulé, Ouilly- le- Vicomte (Calvados) et Saint-Langis-lès-Mortagnes. En Pays de la Loire, ils sont passés par Bouaye, Saint-Philbert de Grand-Lieu et Machecoul (Loire-Atlantique), La Châtaigneraie (Vendée), Durtal, Doué-la-Fontaine, Corzé, Montreuil- Bellay et Grez- Neuville ( Maine- et- Loire) et Montfortle-Gesnois (Sarthe).
En Bretagne, les malfaiteurs ont sévi à Pluvignier et Ploërmel (Morbihan), mais aussi Beaucé, Lécousse, Talensac et Pipriac (Ille-et-Vilaine). Dans l’ex-PoitouCharentes, des faits leur ont été imputés à Confolens (Charente), Sauzé-Vaussais (Deux-Sèvres) et Montmorillon ( Vienne). Dans l’ex-Limousin, un autre délit avait été commis à Egletons (Corrèze).
Dans la région Centre/ Val- de-Loire, les prévenus étaient passés par Luigny, Nogent-leRotrou, Auneau, Châteaudun, Brou et Courville-sur-Eure (Eureet-Loir), mais aussi Chinon, L’île Bouchard, Loches, Montlouissur-Loire et Savigné-sur-Lathou (Indre-et-Loire). Des délits leur ont également été reprochés à Salbris, Saint-Laurent- Nouan, Chailles, Candé-sur- Beuvron, Montdoubleau et Vireuil (Loiret-Cher), ainsi qu’à Bonny-surLoire, Neuville- aux- Bois, Ascoux, Auxy, Meung-sur- Loire, Malesherbes, Chevilly, Clergy Saint-André, Artenay, Pithiviers, Châtillon et Coligny (Loiret). Ils étaient également passés par Le Blanc, Levroux, Chabris et Eguzon Chantôme (Indre), selon l’accusation. Enfin, les voleurs étaient passés en région parisienne.