Le Perche

Six jours sans eau potable

Le peu d’eau à la sortie des robinets a largement alimenté les conversati­ons dans trois villages percherons. Dans l’un d’entre eux, à Bizou, certains foyers ont été carrément privés. Pendant six jours…

- A.E.H.

Rémalard-en-Perche, Bizou, Cour-Maugis-sur-Huisne… Les habitants ont été confrontés à de graves problèmes d’eau pendant plus d’une semaine. À Bizou, certains foyers ont même été privés d’eau pendant six jours, provoquant l’exaspérati­on des habitants.

Ce mercredi 10 août, l’eau coule à nouveau au robinet. La société STGS, fournisseu­r de l’eau potable sur le secteur, a pu réparer la fuite sur son réseau mardi après-midi. Un amas de sable et de calcaire serait à l’origine du blocage dans les tuyaux.

Depuis le jeudi 4 août, plusieurs dizaines de foyers de la commune de Bizou étaient privées d’eau. Pas une seule goutte à la sortie du robinet. « On se croirait revenus à mon enfance » , commentent, avec le sourire, les anciens du village. Débrouille

Mais la situation ne fait pas rire tout le monde. A commencer par les producteur­s laitiers. C’est le cas dans cette ferme familiale pour qui « la galère » a véritablem­ent débuté dimanche soir. Le petit filet d’eau qui coulait jusqu’alors depuis le jeudi n’a pas forcément inquiété le patriarche. « Nous arrivons à gérer une coupure sur deux jours. Samedi, nous nous sommes débrouillé­s avec l’eau de pluie. Nous nous sommes dit que ça allait venir… »

Seulement, dès le lendemain, plus rien.

« Dimanche soir, les animaux gueulaient, ils avaient soifs, je n’avais pas de solution. » Démuni. Impuissant. « On ne peut joindre personne et les animaux ont soif. » Du matin au soir

Le Percheron a dû se « fâcher » pour obtenir un tuyau raccord pompier. Pour se débrouille­r par ses propres moyens : chaque jour, il se rend trois fois par jour dans le village avec sa citerne de 1 000 litres qu’il branche au poteau d’incendie rouge. Et depuis mardi soir, il doit faire le plein à Rémalard.

La priorité reste l’abreuvemen­t de ses 150 têtes. Et en pleine production, ses vaches ont besoin de 100 litres d’eau par jour !

Dans l’étable, de grandes bassines bleues sont disposées ci et là. Il faut les remplir manuelleme­nt, car les abreuvoirs automatiqu­es ne sont plus alimentés. Sur l’exploitati­on, l’éleveur passe une partie de son temps à distribuer l’eau aux animaux. « C’est mon premier boulot, le matin ! La salariée prend le relais jusqu’à 21 heures. » Avec la moisson

La situation perdure, elle l’agace. Et en période de moisson, c’est loin d’être l’idéal.

Pour son fils, l’entreprise qui gère le réseau d’eau n’est pas à la hauteur de l’événement. « Ils ne savent pas gérer cette situation de crise. Ils n’ont pas su mettre les moyens en face du problème. Une entreprise qui gère un bien de première nécessité doit dédier une équipe de qualité. »

« C’est la galère, reprend le père. Nous avons beaucoup de mal à nous faire entendre par la société qui gère le réseau d’eau. » L’agriculteu­r est sur les nerfs, « il faut aussi nettoyer les installati­ons et laver le tank » .

La quantité de lait produit s’en ressent. Pour les fermiers, c’est une perte sèche. Qui sera compensée ? Ils l’espèrent. « On craint des pénalités de la laiterie pour non-respect de la qualité de lait produit. »

Ironie du sort : les factures d’eau sont arrivées ce mercredi matin…

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