Le Perche

Ils roulent avec des vieilles mécaniques

Créé en 2015, le club de voitures anciennes de Mortagne regroupe des amoureux de vieilles mécaniques. Rencontre avec deux membres actifs, Joe Wallet et Christophe­r Anthony.

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À l’intérieur, l’habitacle de la Simca 1 300 est rustique. Rien à voir avec les voitures d’aujourd’hui. Sans direction assistée, le volant est un bon entraîneme­nt pour les muscles. « Les gens se sont amusés à me regarder me garer » , s’amuse Joe Wallet, président du club de voitures anciennes de Mortagne. Retour aux sources

Il est tombé dans la marmite des vieilles mécaniques depuis tout petit. « Je voyais tout le temps mon père dans la mécanique. Un jour j’ai dû refaire la cloche d’embrayage seul parce que mon père était trop âgé pour le faire » , raconte le président. Son père récupérait des vieilles voitures et les réparait quand un pépin arrivait. Tel père, tel fils, il a repris le flambeau.

Christophe­r Anthony est moins branché mécanique que Joe. « Si c’est vraiment compliqué en réparation j’appelle le garagiste » , rigole Christophe­r avec son accent anglais. Percheron d’adoption, la passion des vieilles voitures prend une forme de retour aux sources : « J’ai passé mon permis en 1970 sur une Triumph de 1968. À l’époque c’était une voiture moderne » . Prendre son temps

Les années passent, les voitures restent. Chacun garde en tête un modèle mythique. Leur passion pour les vieux modèles font resurgir des souvenirs aux personnes : « Je ne compte plus les fois où on entend « Mon père (ou grand père) en avait une » , affirme le propriétai­re de la Simca. « Les gens regardent et sont étonnés de voir la voiture avec le volant à droite » , ajoute Christophe­r.

Le plaisir d’étonner, de faire découvrir, mais aussi de rouler avec leurs trouvaille­s. « C’est différent comme conduite. On prend notre temps. On admire le paysage. On est obligé de conduire en anticipant car les freins sont moins efficaces » , explique Joe Wallet. Mêmes s’ils sont parfois bridés par les moteurs, Christophe­r assure qu’il peut « doubler facilement. Une vieille voiture ça peut rouler vite ! » Beaucoup d’entretient

Même si les voitures roulent, elles méritent d’être bichonnées. « Tous les 5 000 km il faut faire un entretien. Je regarde l’huile, je change le filtre… Il y a moins d’électroniq­ue, c’est plus simple si on veut démonter. À l’époque c’était normal de faire ça. » , se souvient Christophe­r.

« Je prends un après-midi et je fais le tour du problème si il y en a un. La bombe de dégrippant est obligatoir­e pour les boulons » , rigole le président du club. Pour parer au moindre problème, Joe a toujours une caisse à outils dans le coffre de la voiture. Chasse au trésor

Surtout, ce qui peut poser problème, ce sont les pièces à retrouver. Joe ne pouvait plus rouler à cause d’une pièce défectueus­e : « J’ai mis un mois avant de trouver deux optiques de phare. Il y a des pièces où c’est dur d’en trouver. Ca dépend aussi des modèles de voitures. »

Les passionnés en recherche de pièces pour leur bolide se retrouvent parfois à la merci de revendeurs. La rareté des pièces sur certains modèles fait grimper les prix. « Des fois il y a vraiment de l’abus sur Ebay ou Le bon coin. On peut avoir des prix qui varient du simple au double » , explique le conducteur de Simca. Il est même allé jusqu’à se faire refaire une pièce.

Posées devant l’hôtel du tribunal de Mortagne, les deux voitures attirent l’oeil. Un couple s’approche. Smartphone en main l’homme demande : « Je peux prendre une photo ? » . Christophe­r Anthony lui donne l’autorisati­on. « Je ne suis pas passionné de voiture mais je la trouve vraiment belle » . Rendez-vous le 25 septembre au Carré du Perche pour en voir d’autre.

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