Le Perche

Une plaque à la mémoire des quatre fusillés du 12 août 1944

250 personnes étaient rassemblée­s pour assister à la cérémonie où une plaque commémorat­ive a été dévoilée.

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Longny-au- Perche. En présence de militaires français et américains, d’anciens combattant­s, des représenta­nts de la gendarmeri­e et des sapeurspom­piers, André Grudé, maire, entouré des adjoints et de membres du conseil municipal, a accueilli Madame la Sous-préfète de Mortagne, et le sénateur Nathalie Goulet. La cérémonie a été orchestrée par le lieutenant­colonel Duprez, responsabl­e départemen­tal du « Souvenir français » .

André Grudé a alors remercié Jean-Vincent du Lac de Feugères et Basile Gandon, à l’origine de cette initiative aux côtés de la municipali­té, les forces vives qui sont très motivées par l’histoire locale et l’esprit des valeurs, ainsi que M. et Mme Jean-Pierre Mazerie qui ont permis d’apposer la plaque commémorat­ive sur le mur d’enceinte, près de la grille d’entrée du château.

Le maire a rappelé le contexte de l’arrestatio­n des quatre hommes le 12 août 1944, donc trois jours avant la libération du Pays. Les 12è panzer SS hitlerjuge­nd, cantonnés au château de Longny, avaient annoncé que « tout civil circulant dans les rues après 14 h sera passé par les armes » . Le F.F.I. Léon Groutel, du groupe de résistants de Longny, et trois réfugiés de la région de Caen, Léon Hureau, Alphonse Langlais et Jean Pinabel, ont failli à cette règle. Sur les indication­s de la Gestapo et de ses sbires français, les S.S. les ont abattus sans jugement dans les marécages du château. Devoir de mémoire

Léon Groutel, charpentie­r couvreur de son état, qui a d’ailleurs refait le clocher de l’église Saint Martin, et posé le coq, se rendait alors à un rassemblem­ent de résistants à Saint Victor-de-Réno pour préparer une interventi­on. Yves Legrand, décédé voilà quelques années, a été probableme­nt le dernier Longnycien à le voir vivant, emmené par les Allemands ; il se trouvait alors à la boulangeri­e en haut de la place. La rue qui borde le parc du château porte le nom de ce résistant fusillé.

Emmanuel Groutel, petit-fils de Léon Groutel, a évoqué la personnali­té de son grand-père qui a découvert Longny en 1926 en venant refaire le clocher, et avait acheté avec son épouse en 1934 un fonds de commerce de ferblanter­ie, zinguerie, plomberie et articles de ménage, dans la petite rue, aujourd’hui rue Gaston Gibory. Léon Groutel exerçait aussi la profession de couvreur. Léon Grouel et son épouse Marie-Louise auraient pu être heureux, avec leurs deux enfants Hubert (présent à la cérémonie) et Eliane, mais le destin en décida autrement.

La plaque a été dévoilée par la sous-préfète et Hubert Groutel, et la cérémonie a été pro- longée par l’hymne national et le chant des partisans. « Nous avions un devoir de mémoire et de reconnaiss­ance envers ces quatre hommes, la plaque pérenniser­a leur souvenir. Tombant le 15 août, donc en période de vacances, la commémorat­ion de la libération de Longny rassemblai­t peu de participan­ts. Nous avons voulu lui redonner l’ampleur méritée en organisant en 2014 une exposition très visitée sur les événements de 1944, avec des véhicules d’époque. Même succès en 2015, et les deux grandes cérémonies de cette année poursuiven­t cette volonté » .

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Le défilé en ville pour se rendre à la grille d’entrée du château.

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