Le Perche

L’aéroclub déploie ses ailes

Ils seront une quarantain­e d’avions à participer au rassemblem­ent de l’aéro-club mortagnais ce week-end. Une fête dans les airs et sur terre attend les visiteurs.

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Samedi 10 et dimanche 11 septembre, l’aéro- club de Mortagne- auPerche déploie ses ailes dans le cadre de sa réunion annuelle d’automne des avions Colomban et MCR.

Vols d’initiation

Au total, une bonne quarantain­e de « coucous » atterriron­t sur le tarmac percheron pour les bonheurs de visiteurs. Ce rassemblem­ent d’amateurs venus de différente­s régions : une véritable fête de l’aviation pour les adhérents du Réseau du Sport de l’Air.

Pendant ces deux jours, les pilotes locaux seront à la parade puisque dans le cadre de ces portes ouvertes, le club propose une présentati­on statique, des vols d’initiation et donnera des informatio­ns sur l’école de pilotage et aussi sur le brevet d’initiation aéronautiq­ue (à partir de 13 et 14 ans). Et, qui sait, si des vocations ne vont pas naître au cours du week-end.

Petit plus lors de cette édition : une animation du car podium de l’armée de l’air. Cette venue réjouit Gérard Germond, vice-président, et son président Denis Juste, heureux de s’offrir les services de ces militaires.

Six aéro-clubs dans l’Orne

Club au grand coeur, l’aéroclub de Mortagne compte dans ses rangs une cinquantai­ne de licenciés de vol à moteur à laquelle s’ajoute une vingtaine de modélistes. Sans oublier les ULM. Une véritable famille animée par la même passion : voler et encore voler. Plus jeune club de l’Orne, après Alençon, L’Aigle, Argentan, Bagnoles-del’Orne et Flers, Mortagne ne s’en laisse pas pour autant compter avec sa piste (720 mètres par 18 mètres) qui peut accueillir des avions allant jusqu’à 5,7 tonnes. Le fait également d’être ouvert à la circulatio­n publique lui confère une certaine notoriété.

Constructe­urs de père en fils

Ce week-end, les amateurs pourront aussi aller à la rencontre de constructe­urs d’avions. Parmi eux, Gérard Gouin et son fils Félix. Menuisier à la retraite, cet habitant de Saint-Céronne-lès-Mortagne a construit son propre avion dans les années quatre-vingts. Sept ans et pas moins de 6 000 heures de travail lui ont été nécessaire­s pour que son Coupé JC prenne la voie des airs.

Une belle aventure transmise à son fils. Dès son plus jeune âge, il a été bercé par le bruit des moteurs d’avions. À tel point qu’il en a fait son métier en devenant mécanicien à la base militaire d’Evreux. Pas seulement, il a emboîté le pas de son père en se lançant aussi dans la constructi­on de son propre avion : un Beryl SP751.

Ce biplace tandem de voltige devrait prendre son envol d’ici deux ans. La carlingue toute en bois est terminée. Ne reste plus, si l’on peut dire, qu’à installer le moteur, les outils de navigation et peindre l’ensemble. Encore pas mal de travail en perspectiv­e.

Félix Gouin ne semble pas découragé, même s’il a connu des moments « de blues » . « Je comptais mettre sept à huit ans pour le construire. Mais

il m’en faudra dix » , confie ce trentenair­e, détenteur du brevet de pilote depuis l’âge de 16 ans. « J’y consacre une grande partie de mon temps libre et de mes vacances. »

Voler et construire : un plaisir

Travail qu’il effectue en famille car son père et sa mère lui donnent un coup de main. La spécialité de sa maman, ce serait plutôt la peinture. Alors, régulièrem­ent, lorsque Félix quitte la base d’Evreux, il vient « brico

ler » dans l’atelier de menuiserie de son père. Bricoler n’est pas à proprement dit le mot approprié.

À partir d’une pièce de bois de Spruce de 9 mètres tout droit livrée du Canada, Félix a dû, à partir de plans et de gabarits, tout découper et coller. Un travail méticuleux et précis ne tolérant pas la moindre erreur. Avec de la patience, le jeune homme voit petit à petit son « puzzle » prendre forme. Il en tire une certaine fierté.

« Voler et construire est un

plaisir » , dit-il simplement avec le sentiment du devoir accompli. En attendant de « jouer les

filles » de l’air, il s’éclate avec son Cricri, « un moustique » des airs, d’à peine cinq mètres d’envergure qui peut atteindre les 190 km/ h avec ses deux moteurs de 15 chevaux.

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