« Nous faisons de réelles économies »
Les maires des communes nouvelles du Perche jettent un regard averti et lucide sur les premiers mois de fonctionnement. Économies, entente entre les élus, projets communs, un bilan moins d’un an après les fusions.
Neuf mois. C’est le temps de grossesse d’une femme. Pour les maires des communes nouvelles effectives au 1er janvier 2016, c’est l’heure de faire un premier bilan de cette fusion entre villages percherons. « Une évolution nécessaire »
Oui car neuf mois après, les communes qui ont décidé de s’engager dans cette voie ont commencé à prendre leurs marques. Comme des automatismes.
C’est le cas de la « supercommune » de Cour-Maugis-surHuisne, qui compte 675 habitants. À la tête du regroupement de quatre cités, Boissy-Maugis, Courcerault, Maison-Maugis et Saint-Maurice- sur- Huisne, un maire : Guy Rigot.
« Même si on repart de zéro, nous ne regrettons pas notre choix, estime le premier magistrat. Cela s’est fait sans forcer, naturellement. Sur 35 élus, 34 étaient favorables. C’est la clé de la réussite » .
À la base, une réflexion simple. « Cela n’avait plus de sens de faire fonctionner des communes de 50 habitants avec 30 000 euros de budget. Cette évolution était nécessaire ».
Première satisfaction : les économies. « C’était l’une des raisons les plus importantes pour se réunir. Avec la perte des dotations de l’Etat, ces quelques économies, c’est comme une bouffée d’oxy- gène ». Moins d’indemnités de maire
Les indemnités d’élus d’abord. « De douze élus, on passe à quatre. En tout, 12 000 euros d’économies » . Les contrats d’assurance, « 3 000 euros par an, soit 40 % » .
Les logiciels informatiques, « environ 2 000 euros de réduits sur le budget. C’est du matériel qu’il n’y aura plus à renouveler dans chaque mairie ». Internet, téléphonie…
Oui car de quatre établissements, on passe à un seul dorénavant. « Nous avons choisi Boissy-Maugis pour y installer le siège de la mairie de la nouvelle commune. Quelques aménagements doivent être d’ailleurs réalisés ». Les secrétaires de mairie passent de quatre à deux per- sonnes. Toutes ces économies, « mises bout à bout, c’est déjà important. Cela nous permettra à l’avenir de réaliser des travaux et conduire certains projets pour nos villages ». Les petits contrats pour la maintenance, l’achat d’extincteurs, l’entretien des chaudières, « c’est là que la mutualisation s’opère ». Transférer les biens
Les villages profitent, par la même occasion, d’horaires d’ouverture supplémentaires de la mairie. Et les efforts à faire ne s’arrêtent pas là. « Nous devons encore transférer tous les types de biens des communes historiques : églises, voirie, terrains divers…. » . Une tâche qui s’annonce ardue.
Et les habitants dans tout ça ? « Ils ont compris très tôt que le regroupement allait se faire. Certains sont un peu nostalgiques, c’est sûr, mais ils ont conscience de la nécessité de le faire. Je crois que les associations ont un rôle à jouer dans cette situation nouvelle. Elles garantissent les animations dans les villages » .