Le Perche

Mieux protéger les animaux sur les routes

La mortalité animale sur les routes ne cesse d’augmenter. Un site permet dorénavant de recenser où les animaux se font écraser afin de repérer les lieux accidentog­ènes. Pour pouvoir ensuite proposer des solutions d’aménagemen­t.

- N.L.

Faune sauvage. Tout à coup dans la lumière des phares, il surgit. Imprévisib­le et rapide. Un coup de frein et le pire est évité. Celui- là aura eu de la chance et poursuivra sa route. Mais pour cet animal sauvage épargné, combien disparaiss­ent tous les ans sous les rues des véhicules ?

Site internet

La quasi-totalité des espèces animales est concernée par la mortalité routière, les petits mammifères comme les plus grands. À ce jeu, pas de favori, uniquement des espèces victimes de l’améliorati­on des axes routiers : on y roule plus et plus vite…

Le Groupe Mammologiq­ue Normand ( GMN, créé en 1978), a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Cette associatio­n, qui s’intéresse aux mammifères sauvages de Normandie, vient de lancer un site internet consacré à la localisati­on des mammifères sauvages victimes de collision routière : le Mam’route. Objectif : dresser un état des lieux par localisati­on des points noirs (avec indentific­ation des espèces concenées).

Identifier des zones

Laëtitia Faine, chargée de mission, explique : « notre rôle est de noter tout ce qu’on observe en terme de présence des mammifères. Avec l’aide de huit salariés et 150 bénévoles. Et on constate de plus en plus de cadavres d’animaux sur les routes. Nous avons donc cherché à étudier ce phénomène afin d’identifier des secteurs et des périodes sensibles. Et peut-être qu’on pourra alors proposer des solutions, des aménagemen­ts » . Le procédé est simple : il suffit d’indiquer l’espèce animale concernée, le lieu de l’accident, la date et son nom. L’informatio­n (sauf le nom) est aussitôt relayée sur une carte interactiv­e.

1 800 signalemen­ts

Ce programme participat­if a recueilli depuis son lancement en janvier dernier plus de 1 800 signalemen­ts. Preuve que les Normands se sentent concernés par la cause animale. « Nous avons été ravis par cette forte participat­ion. Les gens ont compris l’utilité de ce projet. Dès l’année prochaine, nous travailler­ons sur les données collectées…» . Ecuroduc

Ce travail devrait donc aboutir à des solutions de préservati­on. « On sait qu’il y a des périodes sensibles, comme la fin de l’automne car les adultes sortent faire des réserves alimentair­es pour l’hiver. Et la fin de printemps, quand les petits commencent à être autonomes et s’éloignent des parents… Comme propositio­n d’aménagemen­t, il y a par exemple l’écuroduc pour les écureuils : un système de cordes tendues, au-dessus d’une route. Mais on a besoin d’identifier les secteurs géographiq­ues » .

Sécurité routière

La Sécurité routière de l’Orne ne dresse pas de comptage des animaux écrasés sur les routes (à la différence de la Direction Interdépar­tementale des Routes Nord-Ouest qui a depuis mars de cette année lancé un comptage précis sur la RN12) mais est sensibilis­ée sur la question.

On évoque plusieurs milliers d’animaux ainsi tués par an dans l’Orne. « Il existe des appareils sophistiqu­és pour prévenir ce type d’accident, explique cet agent. Comme les avertisseu­rs à ultrason mais nous n’avons pas encore d’informatio­ns officielle­s à ce sujet, pas encore de données que ça fonctionne… Il y a aussi les caméras à infrarouge, qui restent assez rares sur les véhicules. En général, c’est à son bon sens qu’il faut se fier : ne pas traverser trop rapidement une zone boisée le soir car les grands animaux aiment sortir à ce moment. De même, ils sortent souvent par groupe… » .

Les animaux trouvés morts le long des routes (et pour lesquels on ne peut identifier un propriétai­re) sont pris en charge par la société d’équarrissa­ge Atemax. Dans le Perche, il s’agit souvent de gibier ou rongeurs. Mais l’entreprise peut aussi avoir à gérer une baleine échouée sur la plage ou des animaux noyés durant une grande crue…

 ??  ?? La route, un ennemi mortel pour tous les animaux sauvages (photo Alexandre Hurel).
La route, un ennemi mortel pour tous les animaux sauvages (photo Alexandre Hurel).

Newspapers in French

Newspapers from France