Les aidants d’Alzheimer souffrent aussi
Toujours en collaboration avec l’office de tourisme nogentais, une visite guidée faisait cette fois-ci la part belle au travail réalisé par le service des espaces verts de la ville. Emmené par le responsable technique Bastien Cochin, le petit groupe de visiteurs a profité d’un temps splendide pour effectuer une petite promenade bucolique sur le thème de l’horticulture. Quatre couleurs
Plusieurs arrêts devant les bassins, les vasques, les fontaines et les balconnières ont rythmé la balade entrecoupée de questions et d’explications. « Nous tenons compte de l’environnement direct pour la composition des massifs. On se limite à quatre couleurs, on joue avec l’ensoleillement et l’ombre aussi ! » explique le responsable.
Une très grande variété de plantes s’invite un peu partout, certaines plutôt familières et d’autres inattendues, comme la patate douce (Ipomée) ou le tabac pour leur feuillage particulier…
On prend également la mesure du travail précis et régulier des trois jardiniers sur le terrain qui doivent assurer un arrosage adéquat, non sans surprises parfois, pour ne pas dire déboires. « Les systèmes élec- triques peuvent se mettre hors-service et la météo va imposer sa loi, comme au mois d’août où nous avons été un peu pris de court ! » , raconte Gérard, agent chevronné s’il en est. Binette et désherbage thermique
Car ce sont presque 6 000 litres d’eau quotidiens qui alimentent la végétation au plus fort de l’été. « Il est envisagé de supprimer quelques massifs et de privilégier les entrées et sorties urbaines. C’est une activité d’adaptation à plusieurs critères » , précise le jeune responsable. Une politique de fleurissement qui se travaille en permanence au QG sur les 1 000 m2 de serres et de tunnels, là même où 500 sont consacrés aux chrysanthèmes prévus pour l’automne, « un gros travail de préparation et d’agencement » , selon l’équipe des espaces verts.
D’autre part, l’entretien de la ville qui leur est dévolu sera dès 2017 sous le signe de la binette et du désherbage thermique. Foin des produits chimiques, il faudra s’y faire ! Optimisation et créativité cohabitent pour le jardinier du 21ème siècle, et il suffit d’un peu d’observation pour trouver que la cité nogentaise sait se parer de belles couleurs de juin à octobre.
« Plus de 50 % des aidants décèdent avant le malade qu’ils accompagnent » . Cette statistique éloquente mise en avant par André Crabbe, membre du Lions Club château Saint-Jean, montre à quel point la maladie d’Alzheimer ne touche pas que les malades mais bien évidemment les proches, les familles. Plusieurs intervenants
Dépense d’énergie, stress psychologique, oubli de soimême, autant de situations difficiles à vivre et qui pourtant existent. « Il est certain que ces personnes s’usent et s’épuisent. Pour certaines, c’est même la dépression » .
Le Lions Club château SaintJean a décidé de prendre le problème à bras-le-corps en lançant une initiative soutenue par l’association Au Jour le jour – le Perche, des cafés-Alzheimer les premiers et troisièmes mercredis de chaque mois. La première a eu lieu mercredi dernier dans la salle des fêtes de Margon.
Des cafés dans « lesquels participeront ponctuellement des psychologues, ergothérapeute, notaire, avocat… » .
Pour ces dernières professions, il sera surtout question de succession par exemple. Pour les précédents, des pro- blématiques d’ordre médical. « Les intervenants viendront selon les demandes que formuleront les aidants » . Création d’un centre d’accueil ?
Les débats et discussions seront modérés et animés par des bénévoles du Lions Club, à l’image d’André Crabbe, « formés à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière par des spécialistes de la maladie d’Alzheimer » .
Ces cafés seront ouverts aussi bien aux habitants du Perche eurélien mais « à tout le bassin de vie nogentais » .
Au sein de la mairie de Margon, dans la salle du conseil municipal, dont l’entrée est simple d’accès, pendant la durée des cafés, « les malades d’Alzheimer seront accueillis par des professionnels du paramédical, bénévoles. Ainsi, les aidants pourront discuter et échanger sans être inquiétés » .
À terme, d’ici deux ou trois ans, André Crabbe espère la création d’un centre d’accueil de jours pour les malades d’Alzheimer. « Une sorte de Marpa… » .