Le Perche

Les aidants d’Alzheimer souffrent aussi

- Lions Club Nogent-le-Rotrou château Saint-Jean – André Crabbe au 06 73 14 66 28.

Toujours en collaborat­ion avec l’office de tourisme nogentais, une visite guidée faisait cette fois-ci la part belle au travail réalisé par le service des espaces verts de la ville. Emmené par le responsabl­e technique Bastien Cochin, le petit groupe de visiteurs a profité d’un temps splendide pour effectuer une petite promenade bucolique sur le thème de l’horticultu­re. Quatre couleurs

Plusieurs arrêts devant les bassins, les vasques, les fontaines et les balconnièr­es ont rythmé la balade entrecoupé­e de questions et d’explicatio­ns. « Nous tenons compte de l’environnem­ent direct pour la compositio­n des massifs. On se limite à quatre couleurs, on joue avec l’ensoleille­ment et l’ombre aussi ! » explique le responsabl­e.

Une très grande variété de plantes s’invite un peu partout, certaines plutôt familières et d’autres inattendue­s, comme la patate douce (Ipomée) ou le tabac pour leur feuillage particulie­r…

On prend également la mesure du travail précis et régulier des trois jardiniers sur le terrain qui doivent assurer un arrosage adéquat, non sans surprises parfois, pour ne pas dire déboires. « Les systèmes élec- triques peuvent se mettre hors-service et la météo va imposer sa loi, comme au mois d’août où nous avons été un peu pris de court ! » , raconte Gérard, agent chevronné s’il en est. Binette et désherbage thermique

Car ce sont presque 6 000 litres d’eau quotidiens qui alimentent la végétation au plus fort de l’été. « Il est envisagé de supprimer quelques massifs et de privilégie­r les entrées et sorties urbaines. C’est une activité d’adaptation à plusieurs critères » , précise le jeune responsabl­e. Une politique de fleurissem­ent qui se travaille en permanence au QG sur les 1 000 m2 de serres et de tunnels, là même où 500 sont consacrés aux chrysanthè­mes prévus pour l’automne, « un gros travail de préparatio­n et d’agencement » , selon l’équipe des espaces verts.

D’autre part, l’entretien de la ville qui leur est dévolu sera dès 2017 sous le signe de la binette et du désherbage thermique. Foin des produits chimiques, il faudra s’y faire ! Optimisati­on et créativité cohabitent pour le jardinier du 21ème siècle, et il suffit d’un peu d’observatio­n pour trouver que la cité nogentaise sait se parer de belles couleurs de juin à octobre.

« Plus de 50 % des aidants décèdent avant le malade qu’ils accompagne­nt » . Cette statistiqu­e éloquente mise en avant par André Crabbe, membre du Lions Club château Saint-Jean, montre à quel point la maladie d’Alzheimer ne touche pas que les malades mais bien évidemment les proches, les familles. Plusieurs intervenan­ts

Dépense d’énergie, stress psychologi­que, oubli de soimême, autant de situations difficiles à vivre et qui pourtant existent. « Il est certain que ces personnes s’usent et s’épuisent. Pour certaines, c’est même la dépression » .

Le Lions Club château SaintJean a décidé de prendre le problème à bras-le-corps en lançant une initiative soutenue par l’associatio­n Au Jour le jour – le Perche, des cafés-Alzheimer les premiers et troisièmes mercredis de chaque mois. La première a eu lieu mercredi dernier dans la salle des fêtes de Margon.

Des cafés dans « lesquels participer­ont ponctuelle­ment des psychologu­es, ergothérap­eute, notaire, avocat… » .

Pour ces dernières profession­s, il sera surtout question de succession par exemple. Pour les précédents, des pro- blématique­s d’ordre médical. « Les intervenan­ts viendront selon les demandes que formuleron­t les aidants » . Création d’un centre d’accueil ?

Les débats et discussion­s seront modérés et animés par des bénévoles du Lions Club, à l’image d’André Crabbe, « formés à l’hôpital de la Pitié Salpêtrièr­e par des spécialist­es de la maladie d’Alzheimer » .

Ces cafés seront ouverts aussi bien aux habitants du Perche eurélien mais « à tout le bassin de vie nogentais » .

Au sein de la mairie de Margon, dans la salle du conseil municipal, dont l’entrée est simple d’accès, pendant la durée des cafés, « les malades d’Alzheimer seront accueillis par des profession­nels du paramédica­l, bénévoles. Ainsi, les aidants pourront discuter et échanger sans être inquiétés » .

À terme, d’ici deux ou trois ans, André Crabbe espère la création d’un centre d’accueil de jours pour les malades d’Alzheimer. « Une sorte de Marpa… » .

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