Le Perche

Les bars : Bien plus qu’un lieu de vie

Le bistrots ne sont pas seulement des lieux pour boire un coup. Véritables lieux de vie où le monde se refait autour d’un verre, d’un café, ils permettent de maintenir un lieu social dans un quartier, une rue, un village.

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« Ce que je recherche ici ? La tranquilli­té ? » . Comme chaque semaine, ’’Patoche’’ savoure son café au bar Au Petit Noir, rue Saint-Hilaire. Un moment privilégié qu’il apprécie forcément. « Comment ça va aujourd’hui ? »

En face de lui, Karine Hardy, la responsabl­e du bar, le regarde, le sourire en coin. « Qu’est-ce que tu recherches en venant ici ? » . Patoche, du tac au tac : « on se connaît bien tous ensemble et c’est ce qui compte. C’est une équipe qui gagne » .

Une autre personne entre, Karine Hardy est aux aguets. « Bonjour madame, ça va aujourd’hui ? Vous prenez les mêmes journaux que d’habitude ? » . Comme un chef d’orchestre avec ses musiciens, elle circule dans sa ’’boutique’’ sachant pertinemme­nt ce qu’elle doit prendre.

Voilà maintenant deux ans que la responsabl­e tient les rênes de son bar-tabac-presse. Et le rapport avec la clientèle n’a pas bougé d’un iota. « Je prends le temps de parler avec mes clients qui sont en majorité fidèles. J’ai aussi une clientèle de passage » . « Franche du collier et ça plaît »

Mais là, aussi, elle adopte la même attitude. « Toujours un mot gentil. Il faut montrer qu’on s’intéresse aux autres. C’est important » . Et cela fonctionne, « beaucoup d’entre eux me disent préférer faire plusieurs kilomètres pour venir me voir » . Etre proche des Nogentais, « c’est une seconde nature chez moi » . Pourtant, Karine Hardy n’a pas sa langue dans sa poche… « Mais c’est ce qu’ils aiment. Je suis franche du collier et cela leur plaît » . Pour les autres ? « On ne peut pas plaire à tout le monde de toute façon » . Relais de la Poste, « je m’y sens bien »

Ici, pas de demi-mesure, on se dit les choses. « Dis donc, tu n’as pas l’air en forme aujourd’hui ? » , lance- t- elle à un client. Le début d’une discussion… Modestemen­t, la ’’patronne’’ estime ne pas être là « pour gagner de l’argent à tout prix sur le dos de mes clients » . Plus que des mots, des actes. « À Noël, j’ai offert des coffrets de chocolats » . Royal. « C’est un échange de bons procédés. L’ambiance est conviviale, correcte, sans prétention » . Le rendez-vous presque quotidien de Jean, Nogentais de 54 ans, c’est le Relais de la Poste, rue de la Herse. « Je m’y sens bien. Les responsabl­es sont sympathiqu­es. Un petit verre en terrasse qui donne sur la rue des commerçant­s. Cela suffit à mon bonheur… » , sourit-il.

Selon lui, « ces commerces de proximité ne peuvent pas disparaîtr­e. Ils sont un vrai lieu de vie où les gens se retrouvent pour discuter. Il faut les maintenir et qu’ils durent » . Le Margon et le café du Pâty

Au café PMU du Pâty, ça discute, on se donne des nouvelles et on se rappelle les bons souvenirs. « C’est convivial » , dit un client. Jamais de musique de fond, on s’entendrait plus parler. Mme Winterstei­n-Ho, qui le tient avec son mari, virevolte au guichet, où elle sert tabac, journaux et jeux à gratter, au comptoir où les clients commandent leur petit café en cette matinée. Elle prend tout de même le temps de répondre. « Cela fait bientôt trois ans que nous sommes là. Les gens viennent prendre le café et lisent le journal. Ce sont beaucoup des habitués, fidèles, mais il y a aussi une clientèle de passage. Lors de la brocante du Pâty, c’est l’affluence. Peut- être l’année prochaine, allons-nous proposer une restaurati­on rapide et embaucher une personne. L’après-midi, les gens viennent regarder les courses » . La conviviali­té d’un endroit, ce sont les clients qui en parlent le mieux ! Si on vient de tous les quartiers de Nogent et de Margon, on se déplace de loin, de tout le Perche. « D’Authon, de Champrond et beaucoup de Souancé, même de Chartres le dimanche. » Peut-être estce parce que vous êtes sympathiqu­e ? Ce sont les clients qui se chargent de répondre oui. « Ici c’est tranquille, on est cool » . Un monsieur intervient. « De toute façon, il y a moins de PMU. Moi, avec la pizzeria des Gauchetièr­es où on fête par exemple le premier de L’An, ici c’est mon deuxième point d’accroche ! » Non loin de là, le Taxy s’affiche fièrement, à l’intersecti­on de la rue Saint-Laurent et celle du Général Huet. Au fil des années, il a su traverser les époques, accueillan­t parfois les lycéens de Rémi-Belleau qui veulent se retrouver, ou les Nogentais habitués de l’endroit. On quitte Nogent-le-Rotrou pour aller à quelques kilomètres à Margon, au bar éponyme. Face à la toute nouvelle halle, le bar vit au rythme de la clientèle. Des joggeurs qui viennent de courir autour du plan d’eau y viennent prendre un rafraîchis­sement, des habitués se posent à une table, d’autres viennent faire un achat rapide. Pendant cet été chaud, la terrasse a permis de se poser un peu au soleil. Hormis celui du centre commercial non loin de là, Le Margon est le seul cafébar. C’est pour cela qu’il est tellement apprécié.

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