Le Perche

Carrière : danger écarté

Les travaux ont débuté le 29 août et doivent se terminer le 15 octobre. Le comblement des cavités sous le bourg de Courgeon est un succès. Au grand soulagemen­t des habitants.

- N.L.

Courgeon. Depuis le 29 août, des tuyaux serpentent dans les rues et un sifflement incessant se fait entendre : celui du coulis de béton injecté dans le sous-sol.

Courgeon est en chantier et personne ne s’en plaint. Bien au contraire. La commune semble sortir d’une crise qui aurait pu la détruire mais qui l’a rendue plus forte. Courgeon respire à nouveau après que le ciel lui soit tombé sur la tête : le bourg était menacé d’effondreme­nt, par la faute d’une carrière plusieurs fois centenaire qui commençait à donner des signes de fatigue.

Solidarité

C’était le 30 avril 2015 : une étude indique alors l’état dramatique de la carrière, avec un risque immédiat d’effondreme­nt. La machine s’emballe : réunion avec les habitants, colère, détresse, inquiétude. Le jeune maire, Philippe Mercier, n’imaginait pas cela pour son premier mandat : devoir reloger ses concitoyen­s expulsés de leurs maisons par arrêté préfectora­l (trois habitation­s sont concernées). « Mais ce dossier des carrières est devenu le dossier de tout un village, souligne-t-il aujourd’hui. Le mot communauté a pris tout son sens et la solidarité s’est mise en marche » . Les habitants ont fait bloc autour de leur maire qui a également pu compter sur le soutien de la communauté de communes du bassin de Mortagne. « L’espoir est revenu quand on nous a appris qu’une solution technique était possible. En un an, nous avons trouvé les solutions techniques et financière­s, c’était inespéré. Merci à tous et je tiens à dire aux Courgeonna­is que je suis fier d’eux » .

Avec le Conseil départemen­tal

Ces cavités souterrain­es s’étalent sous des propriétés privées, deux routes départemen­tales et une voie communale. Les travaux s’élèvent à 500 000,00 € et un groupement de commandes piloté par le Conseil départemen­tal a été constitué afin de réaliser le plus rapidement possible les travaux de comblement. « Une belle collaborat­ion et des moyens techniques uniques » fait remarquer Séverine Yvard, conseillèr­e départemen­tale. L’entreprise GTM ouest Cofex Littoral (activités de génie civil spécialisé) a remporté l’appel d’offres : sur place, une douzaine d’ouvriers s’activent sur et sous terre. La technique est simple : remblayer les cavités sous les maisons et les voiries par un coulis de béton composé de sable, de bentonite et de ciment bloqué par des murs de confinemen­t. Un passage libre de 2 m de largeur est maintenu entre les parties nord et sud des carrières (pour des visites de surveillan­ce et permettre une bonne ventilatio­n).

Présence des chauvessou­ris

Ce dossier douloureux a bénéficié d’une aide inattendue : celle des chauves-souris qui gîtent chaque hiver dans la carrière. Leur retour vers la mioctobre imposé que le chantier soit terminé à cette date.

L’étude se poursuit

Tout est donc pour le mieux. Mais l’associatio­n Courgeon Carrières Solidarité reste vigilante. Car l’étude se poursuit afin de lever le doute sur d’autres zones. Les habitants de la zone pavillonna­ire voisine du chantier ont suspendu leur respiratio­n aux résultats de cette enquête. Et ici, il ne s’agit que de terrains privés… Courgeon n’en a peut-être pas fini avec ses carrières. Mais en attendant, la commune savoure la fin du chantier. Et respire à nouveau.

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