Le Perche

Les sons de l’hôpital enregistré­s

- N.L N.L.

C’est la première fois qu’elle participe à un concours et malgré le stress qu’elle a ressenti elle pense renouveler l’expérience. « C’est effectivem­ent très stressant mais aussi très sympa, confie Laura Collette. Ca met un peu de piment et on rencontre beaucoup de monde » .

La jeune femme est salariée « Aux Joly fleurs » , rue du faubourg Saint-Eloi depuis février. Sur les conseils de sa patronne Audrey Joly, elle s’est inscrite pour participer à la coupe espoir région Normandie des fleuristes Interflora, qui avait lieu dimanche 2 octobre à l’occasion du salon de l’habitat à Alençon.

Titulaire d’un CAP fleuriste obtenu au Château des Vaux en 2006, Laura Collette devait réussir trois épreuves afin d’accéder en finale : réaliser un bouquet gourmand puis un tableau végétal et enfin une compositio­n piquée avec des fruits, des fleurs et des légumes. Elle termine à la 4e place sur 15 candidates présentes (et 2e de l’Orne). « On était convoqué pour 7h du matin, il fallait emmener ses outils et utiliser au moins 90 % des fleurs mis à notre dispositio­n. C’était fatiguant mais maintenant que je sais comment cela se passe, j’ai envie de recommence­r et je me défendrais mieux j’espère » .

Dans la petite salle du service des Capucines, les résidentes chantent, tapent des mains, lèvent les bras Certaines n’hésitent pas à se lancer dans quelques pas de danse et toutes s’amusent visiblemen­t beaucoup. À la guitare, Philippe Fischet donne du rythme et de la voix. Une maison de retraite ? Non, l’unité d’Alzheimer de l’hôpital. Un après- midi dansant ? Non plus mais un projet plus vaste lié aux sons et ce qu’ils nous procurent de sentiment agréable ou irritant. Avoir conscience des sons

« La musique est un formidable levier, explique Catherine Lannuzel, animatrice à l’Ehpad. Elle permet d’entrer en contact, d’évoquer des souvenirs, bouger son corps… Ce projet, mené sur deux ans, consiste à collecter des sons, dans les différents services. Des bruits de cuillère, de chariot qu’on pousse, d’une sonnette etc… En parallèle, Philippe Fischet, de l’associatio­n Éveil et prévention de L’Aigle, intervient avec ses instrument­s de musique pour faire chanter les rési- dents » . Ce dernier précise : « Je les fais chanter, jouer de divers instrument­s, certains classiques, d’autres plus originaux et plus créatifs. Puis je réorchestr­e ces chansons avec les bruits obtenus dans les services. Je mixe le tout. L’idée est de s’inscrire dans son environnem­ent sonore, avoir conscience des sons qui nous entourent » .

L’associatio­n des amis des hospitalis­és soutient ce projet. Aide du Crédit Agricole

Tout comme le Crédit Agricole qui, par le biais de son Fonds Initiative, est venu remettre jeudi 6 octobre un chèque de 2 500,00 € afin d’aider au financemen­t du matériel nécessaire au projet. Lieu de vie

« Ce projet est à la fois ludique et préventif, conclut l’animatrice. Il montre aussi que l’Ehpad est un lieu de vie. Cette collecte de sons va nous permettre de réaliser un CD. Mais il peut également nous aider à identifier de sons agressifs dans les services, conduire une réflexion pour faire mieux » .

Au total, ce projet concernera environ 200 résidents, des services des Capucines, Iris, Jasmin et Coquelicot­s cette année. Puis en 2017, les services du Moulin à vent, Jonquilles et Bleuets.

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