Le Perche

Maison Cano : l’industrie des fourrures dévoilée aux Muséales

Antoine Cano fut consul de France au Canada et un industriel important dans la traite de la fourrure. Il a légué de nombreux documents et mobiliers aux Muséales.

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Tourouvre. Samedi matin, la maison Cano a été inaugurée à l’entrée des Muséales.

Ce nouvel espace présente des documents d’archives, du mobilier et de nombreux objets ayant appartenu à Antoine Cano qui a vécu près de 50 ans au Québec où il a été Consul de France et industriel de la fourrure. Il a fait don de toute sa collection aux Muséales. Ce nouvel espace muséograph­ique aborde la question de l’émigration contempora­ine des Percherons vers le Grand Nord. L’inaugurati­on s’est déroulée samedi 8 octobre, en présence de Guy Monhée, maire de Tourouvrea­u-Perche, de Pierre Guimond, ministre conseiller à l’ambassade du Canada à Paris et d’Antoine Cano venu présenter sa collection. En quête d’aventure

Issu d’une famille de fonctionna­ires et adolescent lors de la Seconde Guerre Mondiale, Antoine Cano, au contact des soldats Américains, a des désirs d’aventure. Après avoir quitté la France, il rejoint Southampto­n en Angleterre pour embarquer à bord du transatlan­tique « Argentina », le 9 décembre 1952. Neuf jours plus tard, il accoste à Hallifax et se rend en train au royaume du Sanguenay, dans la province de Québec. La joie est immense, c’est son rêve d’enfant qu’il réalise. « J’étais en quête d’aventure et le Canada pour moi, c’était un peu le cosmos » confie-t-il. Attiré par la traite de la fourrure, il a entrepris tous les apprentiss­ages de ce métier. Pendant près de quarante ans, ce Français a bâti un véritable complexe industriel qui a compté jusqu’à 60 salariés. « Dans mon entreprise, on maîtrisait tout de Aà Z : le tannage, la teinture et la vente. Mon slogan, c’était du trappeur au consommate­ur » . Remarqué par sa réussite et son intégratio­n, Antoine Cano a été sollicité par le gouverneme­nt Français pour devenir Consul de France à Chicoutimi, la France souhaitant y installer une agence consulaire à vocation culturelle. Pendant quinze ans ( 19681983), le chef d’entreprise a assumé son rôle sans faute ni incident diplomatiq­ue. Le seul Canada n’est pas assez vaste pour l’ambitieux Antoine Cano qui poursuit son épopée auprès des communauté­s indiennes, métisses et inuits, puis en Amérique Latine, au Maghreb et dans les pays d’Afrique australe. Il met alors en place des ateliers et des centres de formation. « J’ai installé des laboratoir­es de tannage dans différents pays dont le Zimbabwe ou encore chez les Inuits » . C’est en 2000 qu’Antoine Cano rentre définitive­ment en France. « Je m’ennuyais de mon pays natal » . Ses documents d’archives, son mobilier et de nombreux objets sont désormais exposés aux Muséales au sein de cette maison Antoine Cano. « J’ai une histoire à raconter grâce à mes deux patries. Il s’agit de cinquante années de ma vie » .

« Merci à Monsieur Cano d’avoir pensé à nous il y a deux ans. Sa collection est arrivée à Tourouvre fin 2015, le temps d’aménager cette maison. C’est la reconstitu­tion de l’intérieur d’un consul général de France dans le Grand Nord Canadien où sa vie profession­nelle et privée est présentée. Merci d’avoir tout léguer aux Muséales » a souligné Guy Monhée.

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Antoine Cano a fait don de sa collection aux Muséales.

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