Handicapés et sportifs
Handicapés moteur ou mental, ces hommes et femmes du Perche pratiquent du sport adapté. Confiance en soi, dépassement, socialisation et épanouissement, les bienfaits sur la personne sont réels.
Handicapés moteur ou mental, ces hommes et femmes du Perche pratiquent du sport adapté. Confiance en soi, dépassement, socialisation et épanouissement, les bienfaits sont réels.
Mortagne-au- Perche.
Les personnes handicapées, moteur et mental, ont toutes le droit à la pratique sportive. Cette maxime semble évidente. Pourtant, certains clubs ou structures n’ouvrent pas assez leur activité. De peur de la différence ou par manque de moyens financiers.
Déficience intellectuelle
À l’Institut médico-éducatif (IME) Les Coteaux à Mortagneau- Perche, qui fait partie de l’association d’accueil et soins aux personnes épileptiques et cérébrolésées (ASPEC)*, la pratique sportive est inscrite dans son ADN.
Et ce n’est pas les quarantetrois élèves âgés entre 13 et 20 ans qui diront le contraire. Tous profitent d’un large choix de disciplines de sport adapté.
« Notre éducatrice sportive, Valérie Francon, fait un travail remarquable avec les jeunes, soulignent Violaine Drolon, directrice générale de l’ASPEC (présidé par Jean-Marie Goussin) et Véronique Helleux, chef de service. Pour développer ses capacités d’appren- tissage, en fonction de ses compétences, le jeune est pris en charge lors des activités physiques et motrices » .
Pour une grande majorité en déficience intellectuelle sévère, « chacun de mes élèves pratique une heure et demie de sport par semaine » , affirme Valérie Francon.
Football, rugby, basket, équitation, hand-ball, escalade, cross…et même du poolball, les bienfaits sont réels. « Ils sont épanouis par ce qu’ils font et progressent » .
Les mercredis et jeudis, ils se retrouvent même avec d’autres établissements accueillant des enfants et adolescents aux besoins spécifiques, à l’initiative de l’Union sportive des établisse- ments spécialisés de Basse-Normandie. Sensible à l’effort
« Ces rencontres permettent à tous de s’ouvrir » . Et de développer leur socialisation. Mais ce n’est pas tout. « Cela me permet de les voir se comporter avec d’autres personnes. En pratiquant un sport, ils apprennent à respecter les règles et les consignes au travers des arbitres, et les autres » . Et que dire de la motricité et coordination des gestes qui s’améliorent nettement, tout comme la confiance en soi. « Ils sont fiers de réussir » .
Ces personnes épileptiques et cérébrolésées ayant des problèmes d’attention, « la pratique fait travailler leur concentration. Je leur donne des consignes qui soient à la fois simples et efficaces » .
Bien évidemment, la notion de sport adapté requiert un travail de tous les jours. « Je dois m’adapter à chaque personnalité, souligne l’éducatrice, et rester vigilante quant à la possible fatigue psychique et physique de l’enfant. Il est sensible à l’effort et a besoin de pause régulière. De même, il faut répéter plusieurs fois les choses pour qu’elles soient comprises » .
Mais l’un des éléments essentiels pour Valérie Francon, « c’est le plaisir. Ils doivent être heureux en pratiquant un sport qui les valorise. Je vois bien qu’ils se donnent à fond » .
* Quatre établissements composent l’ASPEC : l’IME les Coteaux, une maison d’accueil spécialisé, un foyer d’accueil médicalisé, et l’ESAT Le Val. La suite page 4