Les Amis du Perche en sortie-nature

Pour la première fois depuis plus d’une dizaine d’années, les Amis du Perche de l’Orne organisaient une sortie-nature, le dimanche 9 octobre après-midi.

Bellême.

Une poignée d’adhérents s’était retrouvée sur la place de La Perrière, accueillis par Fabrice Morand (administrateur des Amis du Perche de l’Orne) et Thierry Grudé (agent ONF). Pendant plus de 3h, ce dernier les a guidé sur 3km au sein de la forêt domaniale de Bellême (domaine privé de l’Etat, géré par l’ONF).

La forêt de Bellême, entre exploitation et biodiversité

L’objectif de l’ONF est de concilier exploitation des principales essences (comme le chêne) et biodiversité. Ainsi, d’après Thierry Grudé, « si un arbre n’a pas d’intérêt économique, il possède un intérêt écologique. » Ainsi, certains arbres morts, restant sur pied, ne sont jamais enlevés. Comme le précise l’agent de l’ONF, « il profite dans un premier temps aux oiseaux, aux insectes, puis à la micro-faune et aux champignons. Ainsi, en forêt de Bellême, ces arbres ne permettent pas d’utiliser de produits phytosanitaires » . Aussi, les branches au sol apportent les sels minéraux, humus, favorisant la régénération naturelle du site.

Autre préjugé : le lierre. Cette plante, originaire du monde tropical, fleurit à l’automne et donne des fruits en hiver. Sa floraison profite aux abeilles sauvages (souvent des abeilles noires), qui butinent le pollen ; et les baies, aux oiseaux. La forêt regorge d’une diversité et d’une richesse de la faune, qu’il soit petit (lézards, grenouilles, chauves-souris, etc.) ou grand (cervidés, sangliers, etc.)

Ainsi, pour Thierry Grudé, « notre travail est d’accompagner la nature. Tous les jours, notre activité alterne entre exploitation du bois et écologie avec la préservation de la forêt » . La forêt de Bellême, au coeur de l’histoire

Fabrice Morand nous a évoqué les découvertes historiques, menées lors des prospections archéologiques en lien avec l’ONF. Ainsi, les amoureux du Perche ont découvert le camp dit de César. Ainsi, pour Thierry Grudé insiste que le rôle de l’ONF « ne se limite pas uniquement à la préservation écologique, mais participe aussi à la préservation du bâti archéologique » .

Un inventaire archéologique a été mené, permettant aux véhicules de chantier d’éviter de travailler sur des sites sensibles. Par ailleurs, préservés par la forêt, certains sites archéologiques pourront être fouillés par les générations futures.

Puis, au cours de l’époque moderne, au temps de Colbert, la forêt de Bellême fut exploitée au profit de la marine royale. Thierry Grudé a informé les participants que des « sapins de L’Aigle ont été abattus et sont devenus des mats de navire » . Ainsi, vers 2012-2013, « la forêt de Bellême a participé à la reconstitution de la frégate L’Hermione, en fournissant les arbres pour les mats » .

Ainsi, les Amis du Perche ont pu découvrir la diversité de la richesse du patrimoine naturel et historique du Perche.