Le Perche

Confession­s d’un Beatles mortagnais

Sly est le chanteur des Rabeats, groupe mondialeme­nt connu pour être la formation qui reprend les morceaux des Beatles. Né à Mortagne-au-Perche, il est plus qu’attaché à sa région. Avec quelques anecdotes.

- H. Deshors

Des anecdotes sur ses années passées dans la cité mortagnais­e se comptent par dizaine. Une chose est sûre, Sly de son vrai nom Sylvain Rougé, est plus qu’attaché à sa région.

« Ce sont mes racines »

Chanteur pour le groupe les Rabeats, un tribute des très célèbres Beatles, le Percheron revient sur la réussite quasi mondiale de sa formation, ses souvenirs impérissab­les dans la Ville historique du Perche et son avenir.

« J’ai été accouché par ma grand- mère, déclare- t

il fièrement. Il s’agissait de Marie-Thérèse Rougé. Une figure incontourn­able de Mortagne puisqu’elle était sage- femme » . Décédée en janvier, elle avait 106 ans et était surnommée ’’la Percheronn­e aux 7 300 enfants’’. « Elle a d’ailleurs aussi mis au monde l’ancien maire de Mortagne,

Jean-Claude Lenoir » . Vous l’aurez compris, même si depuis des années, la vie de Sly a pris un tournant assez vertigineu­x, son coeur bat Mortagne. Son coeur bat le Perche. Son coeur bat ce qui fait le charme des villages alentour. « Je connais par coeur les rues, les quartiers et d’ailleurs j’y retourne souvent pour retrouver ma famille. Cousins, parents, amis… Ce sont mes racines » . Malgré une scolarité « en dents de scie » , avec une sixième et une troisième au collège, il ne se souvient que des bons souvenirs. « À la pis- cine notamment pendant les vacances. Les filles, l’adolescenc­e… ». Les bêtises.

Un destin qui bascule en 1999

« Oui, comme tout adolescent. On déplaçait les panneaux de signalisat­ion. On jouait aussi à proximité d’une champignon­nière. Une fois, je suis tombé dans le bassin du jardin public. J’ai traversé la glace. Je suis reparti chez moi

en courant » . Forcément, il devait faire un peu froid. « Je me souviens de Mortagne sous ses aspects ’’ fun’’. C’était une époque géniale » . Une époque qui l’a vu démarrer la guitare.

Ce dont il se rappelle, « ce sont l’odeur des troènes, les lumières, les parties de tennis sur le terrain de la SNCO (NDLR : Société normande de carton ondule à Saint-Langislès-Mortagne)… Mes grands-

parents qui étaient ’’Goûte boudin’’, avec la toque et la parure ».

Quel chemin parcouru depuis ! Un destin qui a basculé en 1999, l’année où quatre copains d’Amiens, Sly, Marcello, Dip et Flamm décident de tenter l’aventure Beatles, de suivre la même destinée que l’un des plus grands groupes de l’histoire musicale.

« Naturellem­ent, nous étions chacun musicien et donc amenés à se rencontrer » . Et une passion totale pour leurs idoles. « On s’est dit qu’on pouvait le faire » .

Paul Personne, Pascal Obispo

Dès les premiers concerts, l’engouement est là avec l’assurance de passer une bonne soirée, rythmée par les mélodies des artistes de Liverpool. « Pour nous, il y avait comme la nécessité de jour les Beatles. Une vraie envie » . Une petite notoriété commence à exister. En 2000, son groupe joue au Caribou, un ancien bar mortagnais. « C’était nos débuts. Je me souviens qu’il y avait Paul Personne » . Un producteur : Ginger. Et un fait mémorable : la première de la tournée Fan de Pascal Obispo en 2003-2004. « On ne remerciera jamais assez cet artiste. Cela nous a apporté une visibilité dingue » . Ensuite, tout s’enchaîne. « Depuis, nous avons joué dans les plus belles salles de France, l’Olympia, les Zé- nith… » . Et même à l’étranger : Angleterre, Russie…

Sur scène au Carré du Perche

Comment expliquer les raisons d’un tel succès ? « Nous avons été les premiers musiciens connus à se lancer dans les reprises des Beatles, ex

plique Sly. Après, on est des amis et sur scène, cela se voit, cela se sent. On déconne, on se charrie et ça plaît au public » . Sans prétention, les Rabeats n’ont jamais voulu ressembler à leurs idoles, « à la manière des sosies » . Non, ici, « pendant les deux heures de concert, c’est un jeu. Nous sommes comme des enfants. Nous recréons, à la manière d’un film, le temps des sixties à travers les plus

belles chansons » . Quand il jette un coup d’oeil dans le rétro, Sly lâche à un

« c’est incroyable » . Prochainem­ent, la formation projette une série de concerts sur deux albums des Beatles : Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band et Magical Mystery Tour. Avec un orchestre.

Autre fait mémorable dans la région. « Il y a cinq ans à Mamers lorsque j’ai fait monter ma grand-mère sur scène » . Les Rabeats vont se produire sur la scène du Carré du Perche le di

manche 26 mars. « Un moment fort pour moi. Il y aura une émotion particuliè­re. Toute ma famille sera là »

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( Crédit photo: F abrice D emessence) . Sly, à droite, avec les Rabeats au complet.
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A la manière de John Lennon, figure incontourn­able des Beatles, Sly sait mettre l’ambiance pendant les concerts.

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